La grandeur de l’Homme et surtout d'une autorité c'est de reconnaître ses limites. On ne peut pas profiter de la situation actuelle (covid 19) pour expliquer l'échec d'une loi.
Cette loi sur le plastique n.2020-04 du 08 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l'incidence sur l'environnement des produits plastiques, on savait malheureusement et avec amertume, qu'elle ne pouvait être appliquée dans toute sa rigueur à cette date annoncée (le 20 avril 2020), pour défaut de travail sérieux dès le début.
Un tel travail requiert une très bonne stratégie de communication et tant d'autres tacts, si l'on veut vraiment atteindre les objectifs escomptés. Dommage ce qui ne fut pas le cas, au vu des activités qui se résument presque à des soi-disant ateliers qui cachent certaines zones d'ombres, des soi-disant aussi sensibilisation dont beaucoup soupçonnent encore certains non-dits financiers auxquels on s’abstient pour le moment.
Deuxième échec du genre
Et d'ailleurs ce n'est pas le premier échec. Cet échec est le deuxième du genre.
L'on se souvient de la loi n.2015 -09 du 04 mai 2015 relative à l'interdiction de la production, de l'importation, de la détention, de la distribution, de l'utilisation des sachets plastiques à faible micronnage (-30 microns) qui a été votée en 2015, sous le magistère de Abdoulaye Bibi Baldé, puis promulguée en 2016. Mais depuis et ce jusqu'à l'arrivée de Mame Thierno Dieng à ce ministère, cette loi n’a jamais été appliquée jusqu'à ce jour. Ces sachets plastiques sont encore là, toujours vendus dans les boutiques et autres points de vente, toujours importés et produits également, au grand dam de certains acteurs et environnementalistes.
Échec évident de la loi
Aussitôt promu à la tête du MEDD (Ministère de l'Environnement et du Développement Durable), monsieur Abdou Karim Sall, tout en égratignant ladite loi de ses prédécesseurs, avait annoncé le remplacement de celle-ci, par une autre qui prendrait toutes les autres catégories de plastiques. Mais hélas, lui aussi, bute de la manière la plus fracassante. De la conception de "sa" loi jusqu'à la stratégie devant aboutir à sa mise en œuvre, en passant par des mesures d'accompagnement, rien ne présageait une réussite de cette dernière loi pourtant ambitieuse et qui aurait pu réduire considérablement les dommages causés à la faune, à la flore, au milieu aquatique, sans oublier la santé humaine des populations qui en font aussi les frais.
En effet les conséquences causées par le péril plastique sont inestimables.
Le cas de la décharge Mbeubeuss du fait de l'incinération des objets en plastiques pour la plupart en est une illustration, au regard des alertes d'experts sur le danger sanitaire et écologique que constitue cette décharge sauvage.
Conséquence du plastique sur le plan mondial
Au niveau international la fondation Heinrich Böl dans son rapport de 2019 sur les plastiques estime que chaque année 1.000.500 (un million cinq cent mille) animaux meurent à cause du plastique.
"D'ici 2050 il y aura plus de plastiques que de poissons dans les océans…"
De son côté, le fonds mondiale pour la nature
(WWF) dans son rapport 2018 révèle que 270 espèces sont victimes d'enchevêtrements et plus de 240 autres espèces ont ingéré du plastique. Ce qui cause beaucoup de morts à cause surtout du poison que contiennent certaines matières plastiques comme des sachets faits à base du pétrole. Et si des mesures urgentes ne sont pas prises à temps d'ici 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons dans les océans, indiquent ces ONG et tant d'autres experts.
Au Sénégal, chaque jour, environ 5.000.000 (cinq millions) de sachets plastiques sont abandonnés dans la nature selon le MEDD.
La convention internationale sur les AMP : un autre échec lamentable du MEDD
Autres échec que le ministre de l'environnement ne parle pas, c'est celui relatif aux aires marines protégées appelées AMP auxquelles le Sénégal s'était pourtant engagé à l'instar de la communauté internationale de respecter. Cet engagement pris depuis 2003 à Durban en Afrique du Sud et réaffirmé à Nagoya au Japon en 2010 consistant à conserver au moins 10% de notre espace maritime en AMP n'est malheureusement pas respecté. C'est cette année 2020 la date de cette échéance, mais dommage, le Sénégal est passé à côté et le ministre n'en parle pas. J’ose espérer qu'il le sait. Et Par respect au peuple sénégalais le ministère devait avoir l'obligation de communiquer sur cet échec qui n'honore guère le Sénégal qui ambitionne se positionner en leader en matière de préservation de l'environnement. Mais non, on fuit ce point pour espérer s'offrir un bain médiatique sur une autre question fâcheuse.
Non au show médiatique monsieur le ministre !
Au vu de toutes ces urgences, et tant d'autres pas énumérées, ce qui est exigé du ministre de l'environnement et de son staff, c’est surtout des résultats et non des shows devant les caméras. Ces caméras braquées au ministère de la santé précisons-le ne doivent pas servir de miroir à beaucoup de prétentieux politiques qui pour un simple désir de se voir sortir sur le petit écran use de leur lobbying pour s'afficher sur cette tribune officielle du ministère de la santé,une tribune pourtant sacrée pour le citoyen sénégalais, hâte de voir avec stress, les informations relatives au maudit petit virus, qui déstabilise même les plus grandes puissances mondiales. Les défis sont énormes sur le plan sanitaire et environnemental qu'on ne doit pas permettre certaines manipulations !
Mais le vrai problème qu'on ne dit pas est que le ministère de l'environnement et du développement durable, orphelin d'homme du sérail depuis belle lurette et surtout sa communication en perpétuel balbutiement, ont besoin d'une thérapie profonde à l'image de celle administrée à un malade de covid 19 en phase très compliquée; sans quoi ces échecs se compteront toujours de manière successive, comme c'est le cas depuis l'ère Mor Ngom, Bibi Baldé jusqu'à l'actuel ministre AKS!
IBRAHIMA DIEDHIOU
Journaliste à la 2 Stv, en charge des questions
environnementales
Cette loi sur le plastique n.2020-04 du 08 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l'incidence sur l'environnement des produits plastiques, on savait malheureusement et avec amertume, qu'elle ne pouvait être appliquée dans toute sa rigueur à cette date annoncée (le 20 avril 2020), pour défaut de travail sérieux dès le début.
Un tel travail requiert une très bonne stratégie de communication et tant d'autres tacts, si l'on veut vraiment atteindre les objectifs escomptés. Dommage ce qui ne fut pas le cas, au vu des activités qui se résument presque à des soi-disant ateliers qui cachent certaines zones d'ombres, des soi-disant aussi sensibilisation dont beaucoup soupçonnent encore certains non-dits financiers auxquels on s’abstient pour le moment.
Deuxième échec du genre
Et d'ailleurs ce n'est pas le premier échec. Cet échec est le deuxième du genre.
L'on se souvient de la loi n.2015 -09 du 04 mai 2015 relative à l'interdiction de la production, de l'importation, de la détention, de la distribution, de l'utilisation des sachets plastiques à faible micronnage (-30 microns) qui a été votée en 2015, sous le magistère de Abdoulaye Bibi Baldé, puis promulguée en 2016. Mais depuis et ce jusqu'à l'arrivée de Mame Thierno Dieng à ce ministère, cette loi n’a jamais été appliquée jusqu'à ce jour. Ces sachets plastiques sont encore là, toujours vendus dans les boutiques et autres points de vente, toujours importés et produits également, au grand dam de certains acteurs et environnementalistes.
Échec évident de la loi
Aussitôt promu à la tête du MEDD (Ministère de l'Environnement et du Développement Durable), monsieur Abdou Karim Sall, tout en égratignant ladite loi de ses prédécesseurs, avait annoncé le remplacement de celle-ci, par une autre qui prendrait toutes les autres catégories de plastiques. Mais hélas, lui aussi, bute de la manière la plus fracassante. De la conception de "sa" loi jusqu'à la stratégie devant aboutir à sa mise en œuvre, en passant par des mesures d'accompagnement, rien ne présageait une réussite de cette dernière loi pourtant ambitieuse et qui aurait pu réduire considérablement les dommages causés à la faune, à la flore, au milieu aquatique, sans oublier la santé humaine des populations qui en font aussi les frais.
En effet les conséquences causées par le péril plastique sont inestimables.
Le cas de la décharge Mbeubeuss du fait de l'incinération des objets en plastiques pour la plupart en est une illustration, au regard des alertes d'experts sur le danger sanitaire et écologique que constitue cette décharge sauvage.
Conséquence du plastique sur le plan mondial
Au niveau international la fondation Heinrich Böl dans son rapport de 2019 sur les plastiques estime que chaque année 1.000.500 (un million cinq cent mille) animaux meurent à cause du plastique.
"D'ici 2050 il y aura plus de plastiques que de poissons dans les océans…"
De son côté, le fonds mondiale pour la nature
(WWF) dans son rapport 2018 révèle que 270 espèces sont victimes d'enchevêtrements et plus de 240 autres espèces ont ingéré du plastique. Ce qui cause beaucoup de morts à cause surtout du poison que contiennent certaines matières plastiques comme des sachets faits à base du pétrole. Et si des mesures urgentes ne sont pas prises à temps d'ici 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons dans les océans, indiquent ces ONG et tant d'autres experts.
Au Sénégal, chaque jour, environ 5.000.000 (cinq millions) de sachets plastiques sont abandonnés dans la nature selon le MEDD.
La convention internationale sur les AMP : un autre échec lamentable du MEDD
Autres échec que le ministre de l'environnement ne parle pas, c'est celui relatif aux aires marines protégées appelées AMP auxquelles le Sénégal s'était pourtant engagé à l'instar de la communauté internationale de respecter. Cet engagement pris depuis 2003 à Durban en Afrique du Sud et réaffirmé à Nagoya au Japon en 2010 consistant à conserver au moins 10% de notre espace maritime en AMP n'est malheureusement pas respecté. C'est cette année 2020 la date de cette échéance, mais dommage, le Sénégal est passé à côté et le ministre n'en parle pas. J’ose espérer qu'il le sait. Et Par respect au peuple sénégalais le ministère devait avoir l'obligation de communiquer sur cet échec qui n'honore guère le Sénégal qui ambitionne se positionner en leader en matière de préservation de l'environnement. Mais non, on fuit ce point pour espérer s'offrir un bain médiatique sur une autre question fâcheuse.
Non au show médiatique monsieur le ministre !
Au vu de toutes ces urgences, et tant d'autres pas énumérées, ce qui est exigé du ministre de l'environnement et de son staff, c’est surtout des résultats et non des shows devant les caméras. Ces caméras braquées au ministère de la santé précisons-le ne doivent pas servir de miroir à beaucoup de prétentieux politiques qui pour un simple désir de se voir sortir sur le petit écran use de leur lobbying pour s'afficher sur cette tribune officielle du ministère de la santé,une tribune pourtant sacrée pour le citoyen sénégalais, hâte de voir avec stress, les informations relatives au maudit petit virus, qui déstabilise même les plus grandes puissances mondiales. Les défis sont énormes sur le plan sanitaire et environnemental qu'on ne doit pas permettre certaines manipulations !
Mais le vrai problème qu'on ne dit pas est que le ministère de l'environnement et du développement durable, orphelin d'homme du sérail depuis belle lurette et surtout sa communication en perpétuel balbutiement, ont besoin d'une thérapie profonde à l'image de celle administrée à un malade de covid 19 en phase très compliquée; sans quoi ces échecs se compteront toujours de manière successive, comme c'est le cas depuis l'ère Mor Ngom, Bibi Baldé jusqu'à l'actuel ministre AKS!
IBRAHIMA DIEDHIOU
Journaliste à la 2 Stv, en charge des questions
environnementales