Dr Alioune Diop, vous êtes cadre apériste dans le département de Pikine, plus précisément à Mbao. Quelle appréciation faites-vous sur le récent discours d’un autre responsable apériste de la zone, en l’occurrence Abdou Karim Sall, qui a dénoncé une certaine autoglorification autour des 35% remportés par BBY à Pikine lors des dernières législatives ?
Dr Alioune DIOP -Je crois être en phase avec le frère Abdou Karim Sall et dois reconnaitre que 35 %, ce n’est effectivement pas un score qui rassure. Au contraire, loin des jubilations de façade, nous devons regarder la vérité en face et savoir qu’avec un tel score, nous risquons de compromettre les chances de notre candidat pour une réélection dès le premier tour en 2019.
Mais si vous êtes en phase avec Abdou Karim Sall, sur quels paramètres pensez-vous vous orienter pour redresser la barre ?
Nous devons savoir qu’il est urgent de travailler à la base pour booster ce score et le porter au-delà de 65 %. C’est possible et à portée de main, mais au préalable il faut faire une analyse froide de la situation dans le département faire un diagnostic sans complaisance afin de voir quelle est la part des responsables que nous sommes dans ce score peu flatteur, même s’il nous a permis de rafler la mise aux législatives. Il faut se demander si les responsables au sommet du département ont fait le travail nécessaire pour avoir un large spectre de voix. Ceux qui ont été investis par les instances du parti ont-ils fait preuve d’ouverture et de générosité pour susciter une adhésion des électeurs au projet et au programme déclinés par le président Macky Sall ? Je crois que, sur ce plan, il y a à redire notamment avec ces guéguerres qui ont plombé notre campagne dans le département et qui ont fait échouer le meeting de clôture que devait présider la tête de liste nationale de la coalition dans le département. Autrement dit, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. Il s’y ajoute une répartition opaque des ressources mises à disposition, sans parler de l’ostracisme fait à un certain leader qui n’a pas manqué de créer des frustrations dans nos rangs et chez les militants à la base. Je crois qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas de dire qu’on doit arrêter de tromper le Président encore que ceux qui le disent ont usé de cette démarche pour se proclamer responsables du département. L’heure est à l’introspection pour non seulement relancer la dynamique victorieuse, mais aussi descendre sur le terrain pour rencontrer les Sénégalais et rendre visibles les nombreuses réalisations du président Macky Sall tant sur le plan social qu’économique. Pour cela, il faut que les uns et les autres sachent taire leurs ambitions et dissoudre leur ego dans l’objectif commun que nous partageons c’est-à-dire réélire le président Macky Sall et cela dès le premier tour en 2019.
Vous militez à Mbao, mais en même temps, aussi, on remarque votre déploiement politique à Rufisque, à Louga et même à Ziguinchor. Dans toutes ces contrées, vous mobilisez pour l’APR et le président Macky Sall. Pourquoi une telle approche militante ?
Effectivement, vous avez raison de dire que mon militantisme ne s’arrête pas seulement dans la commune de Mbao. M’adossant à un viatique politique sur le thème «Dokh tank mbokh nguir falaat Macky Sall au 1er tour en 2019», j’ai essayé de ratisser large. Ce concept que j’ai inauguré lors des dernières législatives m’a permis d’atteindre des cibles insoupçonnées qui ont rallié la cause du président Macky Sall et de BBY grâce à cette démarche. A Mbao, ma base naturelle, on a travaillé à participer à la victoire de BBY dans le département. Même si le score n’est pas fameux, mes partisans et moi revendiquons avoir contribué grandement à cette victoire. Nous continuons quotidiennement le travail de massification qui ne saurait être lié chez nous à des séquences électorales. C’est maintenant qu’il faut penser à mobiliser, en allant vers les gens, les écouter, recueillir leurs doléances, les soutenir avec les moyens disponibles. C’est ce que nous faisons lors de grands événements comme la Korité, la Tabaski, la Tamkharite, Noël, Pâques en distribuant des denrées alimentaires aux populations. Au niveau des jeunes filles et garçons, notre soutien se traduit par un encadrement pour la quête de l’emploi. Mais au-delà de ma base naturelle, mon militantisme à Rufisque s’explique par le fait que c’est ma ville natale où j’ai pu réussir à mobiliser mes parents, mes amis et mes camarades pour la cause du président Macky Sall. On peut en dire autant pour Louga, chez la famille du marabout Mame Cheikh Déthialaw Seck de Ngourane où je suis considéré comme un fils, j’ai porté aussi la cause du président Macky Sall. Ma présence en Casamance, plus précisément à Bignona, au niveau du village de Kagnabon s’explique par le fait que j'y ai été parrain d'un tournoi de football. Permettez-moi de remercier et de rendre hommage à l'ensemble des villages qui ont participé à cette grande fête avec mention spéciale aux femmes. L’appréciation de mon soutien a poussé les dirigeants du village à m’appuyer politiquement. Donc, il faut souligner que ce déploiement politique s’est fait à partir de mes propres moyens, mais je ne saurais me limiter à tous les niveaux pour apporter mon soutien au président de la République.
Le débat sur le 3e mandat a récemment été au centre d’une grande polémique. Pensez-vous que ce soit des enfantillages, comme certains l’ont dit, d’autant que sa pertinence pose problème ?
Pour moi, il est sans objet, car la constitution est vraiment claire là-dessus et le Pr Ismaila Madior Fall, par ailleurs Garde des Sceaux, ministre de la Justice a apporté un éclairage en citant l’article 27 qui dit que « nul ne peut exercer plus de deux mandats successifs ». Le Président a également remis les pendules à l’heure, en faisant savoir que non seulement cela est impossible mais encore que lui n’était pas dans cette logique. Maintenant nous devons nous interroger sur les raisons qui ont poussé les juristes à soulever ce débat à un tel moment. A mon avis, ce n’est pas fortuit et il y a des mobiles insoupçonnés derrière ces sorties. Pour moi, ces gens travaillent pour l’opposition parce que soulever cette problématique d’un troisième mandat au moment où le second n’est pas encore acquis, encore moins entamé, cela revient à vouloir épiloguer sur le sexe des anges. Ceux qui l’ont agité cherchent à soulever une vague de colère et d’indignation auprès de l’opinion pour qu’elle en veuille au président Macky Sall au point de lui tourner le dos à la prochaine présidentielle. A mon avis, cela fait partie des stratégies mises en place pour intoxiquer l’opinion et influencer son choix pour 2019. C’est pourquoi, nous de la mouvance présidentielle, devons aborder sans équivoque ce sujet montrer que non seulement la constitution ne permet pas un troisième mandat mais encore que notre candidat n’y pense même pas. Ce qui le préoccupe, c’est de mettre le pays sur les rails afin qu’à l’horizon 2035 le Sénégal soit dans le cercle des pays émergents et forts.
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Dr Alioune DIOP -Je crois être en phase avec le frère Abdou Karim Sall et dois reconnaitre que 35 %, ce n’est effectivement pas un score qui rassure. Au contraire, loin des jubilations de façade, nous devons regarder la vérité en face et savoir qu’avec un tel score, nous risquons de compromettre les chances de notre candidat pour une réélection dès le premier tour en 2019.
Mais si vous êtes en phase avec Abdou Karim Sall, sur quels paramètres pensez-vous vous orienter pour redresser la barre ?
Nous devons savoir qu’il est urgent de travailler à la base pour booster ce score et le porter au-delà de 65 %. C’est possible et à portée de main, mais au préalable il faut faire une analyse froide de la situation dans le département faire un diagnostic sans complaisance afin de voir quelle est la part des responsables que nous sommes dans ce score peu flatteur, même s’il nous a permis de rafler la mise aux législatives. Il faut se demander si les responsables au sommet du département ont fait le travail nécessaire pour avoir un large spectre de voix. Ceux qui ont été investis par les instances du parti ont-ils fait preuve d’ouverture et de générosité pour susciter une adhésion des électeurs au projet et au programme déclinés par le président Macky Sall ? Je crois que, sur ce plan, il y a à redire notamment avec ces guéguerres qui ont plombé notre campagne dans le département et qui ont fait échouer le meeting de clôture que devait présider la tête de liste nationale de la coalition dans le département. Autrement dit, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. Il s’y ajoute une répartition opaque des ressources mises à disposition, sans parler de l’ostracisme fait à un certain leader qui n’a pas manqué de créer des frustrations dans nos rangs et chez les militants à la base. Je crois qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas de dire qu’on doit arrêter de tromper le Président encore que ceux qui le disent ont usé de cette démarche pour se proclamer responsables du département. L’heure est à l’introspection pour non seulement relancer la dynamique victorieuse, mais aussi descendre sur le terrain pour rencontrer les Sénégalais et rendre visibles les nombreuses réalisations du président Macky Sall tant sur le plan social qu’économique. Pour cela, il faut que les uns et les autres sachent taire leurs ambitions et dissoudre leur ego dans l’objectif commun que nous partageons c’est-à-dire réélire le président Macky Sall et cela dès le premier tour en 2019.
Vous militez à Mbao, mais en même temps, aussi, on remarque votre déploiement politique à Rufisque, à Louga et même à Ziguinchor. Dans toutes ces contrées, vous mobilisez pour l’APR et le président Macky Sall. Pourquoi une telle approche militante ?
Effectivement, vous avez raison de dire que mon militantisme ne s’arrête pas seulement dans la commune de Mbao. M’adossant à un viatique politique sur le thème «Dokh tank mbokh nguir falaat Macky Sall au 1er tour en 2019», j’ai essayé de ratisser large. Ce concept que j’ai inauguré lors des dernières législatives m’a permis d’atteindre des cibles insoupçonnées qui ont rallié la cause du président Macky Sall et de BBY grâce à cette démarche. A Mbao, ma base naturelle, on a travaillé à participer à la victoire de BBY dans le département. Même si le score n’est pas fameux, mes partisans et moi revendiquons avoir contribué grandement à cette victoire. Nous continuons quotidiennement le travail de massification qui ne saurait être lié chez nous à des séquences électorales. C’est maintenant qu’il faut penser à mobiliser, en allant vers les gens, les écouter, recueillir leurs doléances, les soutenir avec les moyens disponibles. C’est ce que nous faisons lors de grands événements comme la Korité, la Tabaski, la Tamkharite, Noël, Pâques en distribuant des denrées alimentaires aux populations. Au niveau des jeunes filles et garçons, notre soutien se traduit par un encadrement pour la quête de l’emploi. Mais au-delà de ma base naturelle, mon militantisme à Rufisque s’explique par le fait que c’est ma ville natale où j’ai pu réussir à mobiliser mes parents, mes amis et mes camarades pour la cause du président Macky Sall. On peut en dire autant pour Louga, chez la famille du marabout Mame Cheikh Déthialaw Seck de Ngourane où je suis considéré comme un fils, j’ai porté aussi la cause du président Macky Sall. Ma présence en Casamance, plus précisément à Bignona, au niveau du village de Kagnabon s’explique par le fait que j'y ai été parrain d'un tournoi de football. Permettez-moi de remercier et de rendre hommage à l'ensemble des villages qui ont participé à cette grande fête avec mention spéciale aux femmes. L’appréciation de mon soutien a poussé les dirigeants du village à m’appuyer politiquement. Donc, il faut souligner que ce déploiement politique s’est fait à partir de mes propres moyens, mais je ne saurais me limiter à tous les niveaux pour apporter mon soutien au président de la République.
Le débat sur le 3e mandat a récemment été au centre d’une grande polémique. Pensez-vous que ce soit des enfantillages, comme certains l’ont dit, d’autant que sa pertinence pose problème ?
Pour moi, il est sans objet, car la constitution est vraiment claire là-dessus et le Pr Ismaila Madior Fall, par ailleurs Garde des Sceaux, ministre de la Justice a apporté un éclairage en citant l’article 27 qui dit que « nul ne peut exercer plus de deux mandats successifs ». Le Président a également remis les pendules à l’heure, en faisant savoir que non seulement cela est impossible mais encore que lui n’était pas dans cette logique. Maintenant nous devons nous interroger sur les raisons qui ont poussé les juristes à soulever ce débat à un tel moment. A mon avis, ce n’est pas fortuit et il y a des mobiles insoupçonnés derrière ces sorties. Pour moi, ces gens travaillent pour l’opposition parce que soulever cette problématique d’un troisième mandat au moment où le second n’est pas encore acquis, encore moins entamé, cela revient à vouloir épiloguer sur le sexe des anges. Ceux qui l’ont agité cherchent à soulever une vague de colère et d’indignation auprès de l’opinion pour qu’elle en veuille au président Macky Sall au point de lui tourner le dos à la prochaine présidentielle. A mon avis, cela fait partie des stratégies mises en place pour intoxiquer l’opinion et influencer son choix pour 2019. C’est pourquoi, nous de la mouvance présidentielle, devons aborder sans équivoque ce sujet montrer que non seulement la constitution ne permet pas un troisième mandat mais encore que notre candidat n’y pense même pas. Ce qui le préoccupe, c’est de mettre le pays sur les rails afin qu’à l’horizon 2035 le Sénégal soit dans le cercle des pays émergents et forts.
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