Hier, lors de la cérémonie de lancement du dialogue national, Idrissa Seck a été l’absent le plus présent. Une absence d’autant plus surprenante que le leader de Rewmi est un grand théoricien du dialogue depuis novembre 2020, lorsqu’il rejoignait la mouvance présidentielle en devenant patron du Conseil économique, social et environnemental.
Certes, l’ancien maire de Thiès, dont la candidature a été validée, a récemment prôné le respect du calendrier électoral dans une vidéo devenue virale, mais son éclipse médiatique depuis quelque temps interroge.
Idy est-il prédisposé à une vision tragique de son avenir politique devant la perspective d’une réhabilitation de Karim Wade, son rival historique depuis le magistère du pape du Sopi ? On peut le penser. Idrissa Seck a toujours compté sur l’électorat du Parti démocratique sénégalais pour rebondir. Déjà en 2019, il obtenait ses meilleurs résultats à Touba, alors considéré comme un bastion du Pds.
Un opportunisme politicien devait amener l’ancien Premier ministre à capitaliser sur ces performances électorales pour se radicaliser au lendemain de cette présidentielle-là, aux fins de mieux tenir son rôle de chef de file de l’opposition, mais il préféra initier des pourparlers secrets avec Macky Sall. Une attitude électoralement contre-productive, et il en subira malheureusement les contrecoups néfastes exacerbés par les effets socio-économiques du Coronavirus.
Arrivé juste derrière lui à l’issue de cette élection-là, Ousmane Sonko marcha sur ses plates-bandes pour lui ravir la vedette et fonder une ascension politique rapide. Ironie de l’histoire, aujourd’hui, c’est le leader de l’ex-Pastef qui est soupçonné d’entretenir des messes basses avec le chef de l’Etat. Conséquemment, en rejoignant la dynamique des radicaux, l’ancien sherpa de Abdoulaye Wade pourrait voir sa cote de popularité monter en flèche.
Autre grille d’analyse : en première ligne dans le combat contre le 3e mandat, M. Seck observe un mutisme depuis qu’il a perdu toute chance de devenir candidat de Benno bokk Yakaar.
En définitive, il ne doit plus lui rester que la radicalisation comme option. Cependant, il mène sa rébellion déguisée de façon intelligente, en se gardant de faire une déclaration officielle à ce sujet. A cet égard, la manœuvre vise à éviter soigneusement de froisser Macky Sall, le maître des horloges. Si la carte Amadou Ba est délaissée, Idy pourrait être un plan de substitution idéal.
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