De grande portée, le forum va réunir plusieurs sommités des sciences islamiques, qui dans le cadre d’une intension réflexion commune et d’un élan intellectuel collectif « vont contribuer à apporter une clarification des réponses de l’Islam face aux nouveaux enjeux de la planète » explique un message de Cheikh Atkhana Aidara, président de la Fondation Cheikhna Cheikh Saad Bouh, et président de la Fondation Internationale de la Khadrya, lu au cours du rassemblement du samedi soir. Le rouleau compresseur de la mondialisation est synonyme de pertes de repères pour de nombreuses sociétés.
Ainsi, dans l’espace Ouest africain et sahélo saharien, les 15 dernières années sont marquées par le développement de nouvelles idéologies débouchant sur « un islam» extrémiste, vecteur d’actes de violence commis par des individus organisés en bandes terroristes. Cette vision galvaudée et extravertie de l’Islam est favorisée par un contexte politique, économique et social dans lequel les états sont incapables de prendre en charge les besoins élémentaires (services de base) des populations. D’où une énorme misère économique et sociale, qui offre un terreau fertile aux vendeurs d’illusions du djihadisme et à toutes les aventures.
Dans le cas de la Mauritanie, de nombreuses « mahadras » écoles coraniques, ont servi de centres à profusion de chômeurs et potentiels terroristes à partir de la fin des années 1990, selon les avis concordants de plusieurs spécialistes du phénomène. Ce débat est aujourd’hui incontournable et devrait constituer le plat de résistance de la deuxième édition de la Conférence Islamique Internationale sur la Tarikha Khadrya. En effet, fortement ancrées dans l’univers, la mentalité et la culture des peuples depuis des centaines d’années, voire un millénaire, les confréries, les Tarikha et le Soufisme, en Afrique de l’Ouest et tout particulièrement au Sénégal et en Mauritanie, renvoient l’image d’une pratique ouverte, tolérante et profondément humaine de la religion.
Un aspect qui sert d’amortisseurs contre les idéologies importées et profondément destructrices, qui sont en réalité des messages éminemment politiques, se servant de l’Islam pour des objectifs éloignés du sens profond de la parole d’Allah. L’organisation de ce collègue devrait coûter une enveloppe de plus de 300 millions de francs CFA à mobiliser auprès des fidèles et des gouvernements du Sénégal et de la Mauritanie. La rencontre du samedi soir à Nouakchott a également permis d’aborder l’aspect lié à la modernisation de la localité de MBoumba Gueoul, une sous préfecture de la région de Louga (Sénégal), capitale de la Tarikha. Le gouvernement du président Macky Sall réalise actuellement une feuille de route visant la modernisation des cités religieuses. Amadou Seck à Nouakchott.
Amadou Seck
Nouakchott