Les secteurs qui servaient de soutien particulièrement l’agriculture souffre d’une insuffisance de productivité et de difficultés d’accès aux facteurs de production (eau, intrants de qualité), mais également de sa vulnérabilité face aux aléas climatiques, de la faible structuration des chaines de valeur, des problèmes d’accès au foncier et à des financements inadaptés confirmant ainsi l’idée originelle des pionniers de l’économie du développement, en particulier Arthur Lewis (1954), et certains de ses héritiers de l’école du « dualisme », qui ont donné à l’agriculture un rôle initialement central, mais qui deviendra vite ambigu : celui d’une activité traditionnelle dissimulant un chômage de masse dans une économie de subsistance. Le petit commerce qui assurait jadis la survie des ménages après la saison des pluies ne correspond plus aux aspirations des femmes parce qu’étant saturé, l’éducation des enfants en milieu rural est presque à l’agonie ; faute d’encadrement et de suivi à domicile et j’en passe….
Il s’agit à cet effet d’engager des ruptures à travers des actions hardies pour relever durablement la croissance, stimuler la créativité afin de satisfaire la forte aspiration des populations à la base à un mieux-être. Cela devra se traduire par l’amélioration de la capacité concurrentielle (formation professionnelle et création d’activités génératrices de revenus) des organisations communautaires de base face à la libéralisation et la globalisation de l’économie.
Dans l’objectif de valoriser le capital humain au niveau des terroirs, il est opportun d’accroitre les compétences techniques, de gestion et de management, et surtout de hisser les paramètres opérationnels des femmes et des jeunes en matière de productivité du travail de qualité et de protection de l’environnement. Le mouvement «Alliance patriotique pour la transparence et l’équité pour un développement local endogène» se positionne à cet effet, non seulement en tant qu’observateur de la scène politique sénégalaise ; mais en tant qu’acteur apte à faire passer la valorisation résidentielle des ressources à une idée d’économie régénératrice des territoires.
En se basant sur ces principes, le mouvement APDLE compte se conformer aux fondamentaux du développement économique local à savoir :
1-permettre l’accueil de nouvelles populations pour garantir la diversité ;
2-améliorer les conditions de vie des populations à la base grâce à la création d’activités génératrices de revenus et à la revalorisation des filières porteuses
3-assurer une croissance responsable et endogène
4- répondre aux besoins locaux par des apports économiques directs grâce à une formation et un accompagnement soutenu.
L’histoire politique a montré que depuis l’avènement du président Mamadou Dia ; nous avons l’impression que les zones «rurales» sont laissées à elles-mêmes et sont exagérément pénalisées pendant plusieurs décennies. Les politiciens véreux s’en servent pour des fins électorales et les oublient une fois portés au pinacle.
Aujourd’hui, «les sans-voix» s’indignent des hommes politiques qui ont tendance à privilégier l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt général. Cette pénalisation est autant le fruit d’une conception, d’un compagnonnage fondé sur la primauté du « je te vide de ton sang pour ma survie ».
Le mouvement APDLE est conscient du fait que la question du développement durable transcende par nature les dimensions sectorielles et renvoie au choix de civilisation. Il est cependant opportun de signaler que l’on soit partisan d’un développement endogène tiré par l’innovation technologique et institutionnelle ou fervent défenseur d’une philosophie de sobriété ; il est difficile de concevoir un développement durable qui ne laisse une place de choix au capital humain. Le facteur bloquant de l’épanouissement des populations locales demeure la prise en charge de la dimension économique dans la planification qui est quasi inexistante ou dans une phase embryonnaire démontrant ainsi que les politiques portées par les collectivités territoriales ne répondent plus aux besoins des populations à la base. Le mouvement APDLE compte à cet effet sur toutes les forces vives et aspire à donner aux terroirs leurs vrais visages en capitalisant et en diffusant les bonnes expériences en matière de développement, et ce à trois (3) niveaux :
-échelle village
-échelle commune
-échelle arrondissement
-et échelle Département.
L’histoire de la décentralisation au Sénégal a montré que les élus locaux ressentent la question du développement comme un enjeu de vie ou de de mort (politique) et ont souvent une vision erronée de l’économie de leur territoire et incapables de détecter les signaux faibles ainsi que les différentes niches dans lesquelles les populations doivent pouvoir s’investir. Le mouvement APDLE considère que « l’alternance locale » ne doit être qu’une simple rotation autour de la table du banquet ! force est de constater que les discours sur le développement des terroirs sont avant tout perçus comme une mise en scène, un habillage obligé, et les élections, une façon de réguler l’accès à la rente. Le passage à la tête de nos collectivités territoriales permet souvent à l’élite politique de s’asseoir trop longtemps à la table du banquet et de jouir seul de l’adage selon lequel le vainqueur prend tout et ne laisse aux autres que les miettes du festin. Le mouvement APDLE s’engage à côté des populations pour combattre l’attitude des politiques qui surfent allégrement sur les vagues de leur posture offerte par les concitoyens oubliant leur objectif premier, et qui les noient en retour sous les nuages euphorisants des rares success-stories emblématiques, concept flou censé ringardiser celui du développement. Et comme l’écrivait Raymond Barre ; « l’économie se venge toujours, la politique aussi » ; mieux vaut ne pas l’oublier et regarder nos réalités en face !
Mansour Fall, Ingénieur en Développement Economique Local et Décentralisation
Coordonnateur du Mouvement Patriotique pour un Développement Local Endogène (APDLE)
Tel : 77 560 8236 / 70 570 32 49
E-mail : baayourokhaya1@gmail.com