Accompagné d’ONG tels que LEGs Africa et le RASA, ils fustigent la dernière sortie du président de la France, Emmanuel Macron, qui, lors du récent sommet de l’OTAN tenu à Londres, interpellait les chefs d’Etat du G5 Sahel au sujet de l’éventuelle ambiguïté qui existerait entre la présence de forces militaires françaises dans le Sahel et l’expression de « mouvements anti-français » dans les pays du Sahel. Macron en profitait également pour convoquer en France, ses pairs du G5 Sahel, le 16 décembre prochain. Ce, avec pour prétexte de clarifier leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale concernant la présence des forces militaires françaises dans cette zone.
Pour le collectif regroupant ces intellectuels, c’est un affront de trop qu’il ne faudrait pas subir. « L’opinion publique africaine a été choquée et outrée par les propos du président français, et notamment le ton et la manière avec laquelle il s’est adressé à ses homologues africains. Nous condamnons fermement l’attitude arrogante du Président Emmanuel Macron que nous percevons comme un manque de respect vis-à-vis des chefs d’Etat des pays cités et de leurs peuples », lit-on dans la déclaration commune parvenue à Emedia.sn. Ndongo Samba Sylla et ses amis rappellent à Macron que « les pays Africains font partie de la ‘‘communauté internationale’’ dont il s’improvise porte-parole sans être mandaté à cet effet. »
La sortie de Macron est ainsi considérée comme condescendante. Pour ces intellectuels, il appartient aux chefs d’Etat du G5 Sahel -Burkina Faso, Mali, la Mauritanie, Niger et Tchad - de se faire respecter. « Nous leur enjoignons de ne pas se rendre à Pau, le 16 Décembre. Nous leur recommandons de se concerter dans les meilleurs délais en vue de préparer une réponse commune à l’interpellation du président de la République française », insistent-ils car, à leur avis, « le président français, à travers ses interrogations (« Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous ? »), « remet au goût du jour une question lancinante à laquelle les dirigeants africains ont été confrontés au congrès du Parti pour le Rassemblement Africain de Cotonou en juillet 1958 et à la conférence de Brazzaville en Août 1958, où il fallait décider entre une indépendance immédiate des Etats d’Afrique francophone et rester dans une communauté déséquilibrée et asymétrique avec la France. »