"Inviter les disciples mourides à célébrer le Magal chez eux et d’éviter les déplacements ou grands rassemblements classiques du Magal de Touba, semble la plus prudente et la moins porteuse de risques épidémiologiques". C’est la recommandation formulée par Dr Cheikh Sokhna, directeur de Recherche à l’IRD, et chef d’équipe à l’IHU à Marseille, Dr Cheikh Guèye, géographe et spécialiste de la ville de Touba, S. Abdoul Aziz Mbacké Majalis, chercheur sur le Mouridisme, et d’autres chercheurs mourides, dans leur rapport sur l’organisation du Magal de Touba 2020 dans un contexte de Covid-19, problématiques et recommandations.
"Des études scientifiques ont montré que le Magal de Touba, malgré ses atouts et apports, expose, à l’instar de beaucoup de grands rassemblements humains, à des risques accrus de transmission de maladies infectieuses, surtout les infections digestives et respiratoires. Tel qu’illustré par l’édition de 2004 ayant concouru à l’extension d’une épidémie de choléra dans le pays. En effet, des recherches épidémiologiques sur les risques sanitaires du Magal, menées en 2015-2016, par une équipe de l’IRD de Dakar et l’IHU-MI de Marseille, dirigée par le Professeur Cheikh Sokhna (faisant partie des auteurs du présent rapport), confirment l’enjeu sanitaire de ce type de rassemblements", ont-ils motivé.
Poursuivant, ils ont rappelé que "ces recherches, initiées bien avant la crise actuelle du Covid-19, avaient pour objet de faire des recommandations aux autorités sanitaires et religieuses de la Région médicale de Diourbel, pour une meilleure prise en charge des maladies infectieuses transmissibles. Ceci, en termes de diagnostic et de traitement, mais aussi dans la mise en œuvre de stratégies préventives efficaces en vue du Magal de Touba. Lesdites recommandations visaient aussi à améliorer l’offre de santé et, à terme, à prévenir l’éventuelle mondialisation de maladies transmissibles (comme le Covid-19)." Et "cette étude a démontré que, en tant que lieu de promiscuité infectiogène, ce grand évènement, qui regroupe des millions de personnes, est source de risques sanitaires qu’il convient de détecter et de prendre précocement en charge. Parmi ces risques, les principaux sont la diffusion de maladies infectieuses transmissibles ainsi que la mondialisation des infections tropicales.
En effet, le contexte mondial, sous-régional et national du Sénégal est marqué par l’existence de nombreuses maladies transmissibles (méningites, choléra, fièvres hémorragiques, dont Ebola, grippes, paludisme, dengue, salmonellose, etc.) qui peuvent profiter du brassage de populations occasionné par l’évènement pour se propager. A ces risques, s’est ajoutée, cette année, la maladie à Coronavirus SARS-COV-2 (ou à COVID-19) qui rendra plus difficile et plus complexe l’organisation d’un tel évènement. Du fait de la dimension internationale du Magal de Touba, l’évènement pourrait même, en cas d’une insuffisance de mesures préventives fortes, accentuer la propagation du Covid-19 à travers le pays et même au-delà des frontières du Sénégal."
Autre écueil, ont motivé les chercheurs : "les pénuries en eau, très courantes en période de Magal, pourraient impacter sur le respect des règles d’hygiène à même de prévenir les contaminations".
En conclusion, "les résultats des recherches, ci-dessus décrites, démontrent clairement que le Magal de Touba peut exposer à des risques accrus de transmission de maladies infectieuses, telles que le Covid-19", ont-ils tranché, soutenant qu’"historiquement, la célébration du Magal chez soi est tout à fait conforme à la tradition et à la doctrine mourides. En effet, la recommandation d’action de grâce de Cheikh A. Bamba à ses disciples n’incluait nullement dans ses modalités l’obligation explicite de l’accomplir en un lieu précis donné".
En 2017, l’affluence du Magal était évaluée entre quatre et cinq millions de pèlerins.
"Des études scientifiques ont montré que le Magal de Touba, malgré ses atouts et apports, expose, à l’instar de beaucoup de grands rassemblements humains, à des risques accrus de transmission de maladies infectieuses, surtout les infections digestives et respiratoires. Tel qu’illustré par l’édition de 2004 ayant concouru à l’extension d’une épidémie de choléra dans le pays. En effet, des recherches épidémiologiques sur les risques sanitaires du Magal, menées en 2015-2016, par une équipe de l’IRD de Dakar et l’IHU-MI de Marseille, dirigée par le Professeur Cheikh Sokhna (faisant partie des auteurs du présent rapport), confirment l’enjeu sanitaire de ce type de rassemblements", ont-ils motivé.
Poursuivant, ils ont rappelé que "ces recherches, initiées bien avant la crise actuelle du Covid-19, avaient pour objet de faire des recommandations aux autorités sanitaires et religieuses de la Région médicale de Diourbel, pour une meilleure prise en charge des maladies infectieuses transmissibles. Ceci, en termes de diagnostic et de traitement, mais aussi dans la mise en œuvre de stratégies préventives efficaces en vue du Magal de Touba. Lesdites recommandations visaient aussi à améliorer l’offre de santé et, à terme, à prévenir l’éventuelle mondialisation de maladies transmissibles (comme le Covid-19)." Et "cette étude a démontré que, en tant que lieu de promiscuité infectiogène, ce grand évènement, qui regroupe des millions de personnes, est source de risques sanitaires qu’il convient de détecter et de prendre précocement en charge. Parmi ces risques, les principaux sont la diffusion de maladies infectieuses transmissibles ainsi que la mondialisation des infections tropicales.
En effet, le contexte mondial, sous-régional et national du Sénégal est marqué par l’existence de nombreuses maladies transmissibles (méningites, choléra, fièvres hémorragiques, dont Ebola, grippes, paludisme, dengue, salmonellose, etc.) qui peuvent profiter du brassage de populations occasionné par l’évènement pour se propager. A ces risques, s’est ajoutée, cette année, la maladie à Coronavirus SARS-COV-2 (ou à COVID-19) qui rendra plus difficile et plus complexe l’organisation d’un tel évènement. Du fait de la dimension internationale du Magal de Touba, l’évènement pourrait même, en cas d’une insuffisance de mesures préventives fortes, accentuer la propagation du Covid-19 à travers le pays et même au-delà des frontières du Sénégal."
Autre écueil, ont motivé les chercheurs : "les pénuries en eau, très courantes en période de Magal, pourraient impacter sur le respect des règles d’hygiène à même de prévenir les contaminations".
En conclusion, "les résultats des recherches, ci-dessus décrites, démontrent clairement que le Magal de Touba peut exposer à des risques accrus de transmission de maladies infectieuses, telles que le Covid-19", ont-ils tranché, soutenant qu’"historiquement, la célébration du Magal chez soi est tout à fait conforme à la tradition et à la doctrine mourides. En effet, la recommandation d’action de grâce de Cheikh A. Bamba à ses disciples n’incluait nullement dans ses modalités l’obligation explicite de l’accomplir en un lieu précis donné".
En 2017, l’affluence du Magal était évaluée entre quatre et cinq millions de pèlerins.