
Plusieurs chaînes de télévision sénégalaises ne sont plus accessibles sur la Télévision Numérique Terrestre (TNT), une situation qui suscite de vives réactions. Tandis que certains opérateurs et acteurs du secteur dénoncent une coupure « sans préavis » liée au non-paiement de « redevances », la Société de Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA) apporte une autre explication : une réduction de la bande passante pour cause d’impayés sur les frais de diffusion.
Une crise financière qui frappe les médias sénégalais
Le secteur des médias, déjà fragilisé par des difficultés économiques, voit ses tensions s’aggraver avec cette nouvelle restriction. Selon le site Dakaractu, plusieurs chaînes sont concernées, dont RDV, Walf TV, ITV, Touba TV, Africa 7 et Bantamba TV.

Face à cette situation, Alassane Samba Diop, Directeur général du Groupe Emedia Invest, a dénoncé une décision injuste :
« Nous nous sommes réveillés un beau matin et on nous a coupé le signal, sans préavis ni sommation. On nous avait promis un remboursement des coûts de diffusion via la Sonatel, mais nous constatons aujourd’hui une volonté de réduire toutes les télévisions au silence et de créer des chômeurs. »
TDS-SA se défend : une réduction de bande passante, pas une coupure totale
Dans un communiqué publié le dimanche 16 mars 2025, la TDS-SA réfute toute notion de coupure arbitraire. Elle précise qu’il ne s’agit pas de coupures de signaux pour non-paiement de redevances, mais bien d’une réduction de la bande passante en raison d'impayés sur les frais de diffusion.
D’après TDS-SA, la dette accumulée par certaines chaînes de télévision atteint 577 millions de FCFA (soit plus d’un demi-milliard de francs CFA). Jusqu’ici, l’État sénégalais avait soutenu ces frais à travers TDS-SA, mais face à l’ampleur des arriérés, son partenaire technique a décidé de limiter la bande passante allouée aux chaînes en défaut de paiement.
Un appel au dialogue pour une solution durable
TDS-SA appelle les acteurs du secteur à s’acquitter de leurs frais pour garantir une diffusion continue et de qualité aux téléspectateurs. L’entreprise publique affirme rester ouverte au dialogue afin de trouver une issue durable à cette crise.
En attendant, seules les chaînes ayant un niveau satisfaisant de recouvrement de leurs factures pourront continuer à être diffusées sur l’ensemble du territoire.