Cheikh Yérim Seck, mauvais donneur de leçons

TRIBUNE LIBRE
Dimanche 29 Avril 2018

Après les avoir traités d'escrocs, les enseignants continuent de se déchainer sur Cheikh Yérim Seck.


Cheikh Yérim Seck est vraiment malade à interner. Il s'efforce maintenant à prodiguer des conseils, à délivrer des recommandations et à proférer des sanctions envers les preux enseignants. Le monde s'effondre. Le jeûneur des mardis, le non moins «courtiseur» des samedis et le client attitré des auberges sélectes des dimanches. Le tireur d'élite. 

C'est vrai que le ridicule ne tue pas au Sénégal. Celui qui, face aux rudesses du gnouf, pleurant et se déclarant atteint de toutes les maladies de ce monde, mendiant et sollicitant une bénédiction divine à laquelle n'y croyant un tantinet car un croyant serait autre et penserait autrement. Il est tombé bien bas de s'attaquer à ceux qui l'ont instruit, cultivé et formé. Enfin, à beau chasser le naturel, son naturel vorace et serti d'une cupidité sans mesure commune, il revient au galop. Lui le "pétri de valeurs" s'est troqué en chasseur d'immondices exécrables.

Bien sûr que nous aurions besoin des piques de ce plus que suffisant, ravisseur de son État et maître chanteur à temps plein. Cet homme aux comportements effarés et effarants et aux déclarations mercenaires ne saurait nous donner des leçons d'ethique. Mais c'est normal, s'asséchant les vannes pour ce guignol car son long séjour à l'hôtel "aux quatre étoiles" l'aurait délesté de ses richesses trop bien acquises, car en son temps, faisant même chanter de riches patriotes sénégalais sur des secrets familiaux. Les  enseignants ne tomberont guère aussi bas que lui car en les traitant d'escrocs, leur légitime délit serait amoindri face au désarroi et à la honte qu'il aura fait subir à son entourage, aux Sénégalais et à ses proches jusqu'alors compatissant à la "gloire opaque" dont il fut le seul et triste lauréat.

Alors, ce messie autoproclamé s'érige maintenant en partisan du régime en place. Mais il ne faut point s'en surprendre car il en est coutumier comme une girouette au gré de ses intérêts fétides, prostituant son ego, jouant de la séduction aux fins de récolter quelques bonnes grâces auprès du palais.

Ainsi, il oserait, j'en doute encore, tirer de la lutte des valeureux enseignants un fonds de commerce, fade pitance que le charognard délaisserait, car imbu, quoique animal rapace, de solidarité de race. Quelqu'un dont l'éthique hélas absente, l'intégrité morale dissipée et la dignité bafouée ne peut servir de parangon de vertus et de valeurs à ces forgeurs d'âme que sont les enseignants.

Mbaye Guèye