Par SERIGNE SALIOU GUEYE
M. le président, le ministre Abdou Karim Fofana a profité de l’émission « Jury du dimanche » de I-radio du 18 août dernier, pour répondre aux perturbateurs qui vous font grief d’avoir pris des vacances dans le sud-ouest de la France plus précisément à Biarritz.
M. le président, comme l’indique le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, vous avez bel et bien le droit de prendre des vacances très méritées comme tout le monde. « La fonction présidentielle est très prenante. Macky Sall a le droit de se reposer. C’est un être humain. Il a besoin de se ressourcer, d’avoir un peu d’espace de respiration. Cela se passe dans toutes les démocraties du monde. Il faut que le président se repose », a-t-il asséné à ces trublions qui ont le toupet de vous refuser un repos vraiment nécessaire et mérité à Marianne.
M. le président, vous êtes éreinté par une année électorale éprouvante où pour les besoins de la campagne, vous avez sans discontinuer, pendant presque trois semaines, fait le tour du Sénégal avec une forme étincelante. Puisque certaines distances, vous les effectuiez par un sprint boltien (on se rappelle votre entrée olympique époustouflante à Fatick), vous avez quand même droit à une détente sur la Côte des Basques ou sur la Grande plage de Biarritz. Et étant donné que madame la Première Dame investissait et s’investissait parallèlement sur le terrain électoral pour vous assurer une victoire sans tache au premier tour, elle, aussi, a droit à cette villégiature loin de nos plages souillées par les déchets, déjections autres saletés.
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que vous M. le président et la Première Dame avez choisi Biarritz, la ville aux multiples facettes, pour vous ré-oxygéner, réhydrater. La température estivale y oscille entre 12 et 26° C. Vous avez bien fait de ne pas rester dans ce pays qui bruit toujours de revendications enquiquinantes sur le pétrole et le gaz. En sus, avec cette atmosphère infectée par les écoulements infinis, nauséabonds des canaux vétustes d’évacuation des eaux et polluée par les tas d’immondices, l’air est devenu irrespirable avec un thermomètre qui explose dans les 45° C. Certains Sénégalais, estomaqués par les images sur Twitter du couple présidentiel très relax enveloppé par un groupe de tamaris, vous reprochent d’avoir préféré les plages du sud-ouest de la France à celle de la Petite Côte, de Cap-Skirring, des Iles du Saloum et des chutes de Dindéfelo.
Eh bien, ils ont tort ! La France d’abord, ensuite le Sénégal. C’est la règle depuis la nuit des temps. Ces râleurs n’ont-ils pas remarqué que, dans tous les domaines, nous préférons les étrangers en particulier les Français ? Qui gère nos autoroutes à péage ? Qui les a construites ? Qui gère la grande distribution ? Qui a construit le Ter et qui est chargé de l’exploitation et de la maintenance ? Qui a vendu les candélabres photovoltaïques qui bordent la route menant vers l’AIBD ? Où se soignent nos dirigeants ? Où préfèrent accoucher plusieurs Sénégalaises ? Qui garantit notre monnaie ? Qui détermine nos choix et modèles économiques ? Nos codes, notre Constitution, nos lois, notre administration, ne sont-ils pas de pâles copies de ceux de nos ancêtres les Gaulois ? Y a-t-il un seul bachelier qui ne rêve pas d’aller continuer ses études à l’étranger, notamment en France ? Alors qu’ils cessent de vous importuner et qu’ils vous laissent dormir du sommeil du juste. « La fonction présidentielle est très prenante », pour reprendre votre entreprenant ministre de l’Hygiène.
M. le président, sachez que Biarritz est réputée être un endroit de prédilection pour se livrer au doux farniente estival. Biarritz, lieu de villégiature prisé par les monarques depuis le XIXe siècle, est la station balnéaire de France qui symbolise à la fois prestige, élégance et douceur de vivre avec ses plages exotiques et son architecture éclectique. C’est un splendide écrin de choix propice au ressourcement. Et c’est pourquoi, M. le président, je trouve normal, contrairement à vos détracteurs, que vous préfériez cette région balnéaire du sud-ouest de la France à nos plages pour la plupart mal famées avec une insécurité grandissante et un environnement dégradé. Certainement que vous vous y prélasserez en vous délectant de la brise marine estivale. Là, M. le président, vous pourrez apprécier le Musée de la mer avec ses plus de 5000 espèces de poissons, son aquarium de 1500 mètres carrés renfermant raies et requins. Cet endroit fait face au Rocher de la Vierge construite sur initiative de Napoléon III au sommet duquel vous avez une vue panoramique féérique sur les côtes espagnoles.
L’autre particularité de cette station balnéaire de prestige de Biarritz que certainement vous ne manquerez pas d’aimer, c’est son phare historique avec ses 73 mètres de haut surplombant l’océan. Rien à voir avec notre piteux phare des Mamelles et notre inesthétique Monument de la Renaissance qui n’attirent même pas les Sénégalais, à fortiori les touristes étrangers.
M. le président, indubitablement, en fins gastronomes, vous et la Première dame, ne manquerez pas de faire un détour au restaurant Le Surfing, ce bel endroit de la Côte des Basques qui offre une magnifique vue plongeante sur les vagues de l’océan où l’on pourra vous servir un filet de bœuf sauce au poivre ou un délicieux tataki de thon mariné.
Je ne sais pas dans quel hôtel vous séjournez présentement, mais je vous aurais recommandé de prendre quartier au légendaire et emblématique Hôtel du Palais cinq étoiles qui domine la Grande Plage de Biarritz. Et en tant qu’amateur d’histoire, M. le président Sall, vous qui avez confié le projet de rédaction de « l’Histoire générale du Sénégal : des origines à nos jours » au professeur Iba Der Thiam, vous verrez que cet hôtel du Palais, a la particularité d’être l'ancienne résidence que l’Empereur Napoléon III avait construite pour sa douce moitié Eugenia de Montijo. Aujourd’hui, ce lieu mythique et historique est classé parmi les plus beaux hôtels du monde et bénéficie du label Palais de France.
Mais à défaut de l’Hôtel du Palais, il y a non loin, sur la même plage, un autre cinq étoiles, Le Miramar qui allie la splendeur de l'océan aux chics du Pays basque. Là, monsieur le président, il y a un espace pour les cures de thalassothérapie dernière génération dont bénéficient certains chefs d’Etat africains en séjour estival à l’Hexagone. A cela s’ajoute un spa ou centre d'hydrothérapie dédié aux soins esthétiques où l’on remet en forme les clients grâce à un modelage à l’huile de pin. Une cure thalassothérapie de cet établissement déstresserait n'importe quel chef d'Etat surmené physiquement ou mentalement. Il faut demander au président Paul Biya qui, en 2009, en trois semaines de thalasso en compagnie de sa femme et de sa délégation dans un hôtel cinq étoiles de La Baule (l’Hermitage), a payé 655 millions de francs CFA. Alors une bonne thalasso pourrait bien aider notre cher président fatigué après 12 mois de travail sans répit à se libérer de l'anxiété et du stress des sempiternels problèmes du pays et se remettre d’aplomb.
M. le président, avec tout cet environnement sain et bien oxygéné, il est sûr qu’avant que le sommet du G7 2019 dont vous êtes l’un des invités de marque du président Macron, vous retrouverez tout votre tonus pour participer avec entrain à cette grand-messe des géants du monde.
Je souhaite, enfin, que vos vacances soient les plus paisibles et soient l'occasion d'une prise de conscience encore plus forte de votre responsabilité à la tête de l'Etat, notamment en direction des populations éprouvées par la cherté de la vie, la spirale inflationniste des prix des denrées, du carburant, du ciment et bientôt de l’eau et de l’électricité. Je vous signale que les boulangers menacent d’observer trois jours de grève parce que, eux aussi, à l’instar d’autres catégories professionnelles, veulent augmenter le prix de la baguette du pain.
Les paysans aussi sont dans le désarroi total avec cette raréfaction inquiétante des pluies même s’il y a une petite embellie ces derniers jours. Le bétail est durement éprouvé avec ce retard pluviométrique. Pourtant, cette situation était annoncée par l’Agence nationale de l’aviation civile et de météorologie (ANACIM) qui prévoyait une installation tardive de la saison des pluies sur une bonne partie du territoire, particulièrement sur la moitié Ouest pour la période mai-juin-juillet (MJJ) 2019. Ce qui veut dire des dispositions particulières en termes de vivres et d’eau devaient être prises, dès la publication de ce bulletin de l’Anacim, pour parer à toute éventualité de déficit. M. le président, le fast-track, c’est d’abord la planification. Et en la matière, il semble qu’aucune disposition prévisionnelle n’a été prise pour vous préparer cette situation dramatique déjà annoncée par l’Anacim.
Mais votre ministre de l’Agriculture et de l'Equipement rural, béatement optimiste ou profondément ignorant la réalité du monde rural, se contente de seriner des discours lénifiants anesthésiants à ces paysans efflanqués et souffreteux en soutenant qu’il n’y a pas et n’y aura pas de soudure puisqu’il y a des réserves en vivres jusqu’aux prochaines récoltes. Peut-être que les ‘’bawnan’’ et autres prières des érudits sauveront le cheptel et les paysans d’une catastrophe alimentaire.
M. le président, n’oubliez surtout pas que votre nouveau ministre de l’Elevage n’est pas à la hauteur de la mission que vous lui aviez confiée car, avec ses mesures protectionnistes, il a empêché des milliers de Sénégalais de disposer d’un mouton pour la fête de l’Aïd. Toutefois, votre ministre de l’Hygiène publique, Karim Bulldozer, qui a bien compris votre slogan un « Sénégal propre », est en train de nettoyer les Ecuries d’Augias de toutes ses impuretés et de toutes les constructions anarchiques illégales qui défigurent nos villes. A ce rythme, Dakar risque de ravir bientôt la vedette à Kigali réputé pour sa propreté. Quant à votre ministre de l’Intérieur, grand promoteur de notre tourisme national, il passe avec sa famille paisiblement ses vacances dans la somptueuse réserve naturelle animalière de Fathala dans le Saloum, même si Cobra et El Capo ont osé le troubler.
M. le président, pour ne pas perturber votre repos du juste, je vous signale qu’un accident mortel s’est produit le samedi 17 août au matin à hauteur du village de Badiouré dans le Fogny. Le bilan macabre de 5 morts, 66 blessés a fait constater l’état de dénuement Bignona en matière de santé. Il urge de relever le plateau technique du Centre de santé de Bignona qui n’a pas pu faire face aux besoins des blessés de cet accident macabre. Votre ministre de la Santé, si prompt à venir à la rescousse d’un pharmacien en banale empoignade avec un commissaire, n’a même pas daigné faire le déplacement pour aller s’enquérir de l’état des blessés dudit accident. M. le président, nous, populations démunies, n’avons pas les moyens de venir à Marianne pour nous payer les soins médicaux onéreux à Val-de-Grâce, à Bégin de Saint-Mandé ou à l’hôpital américain de Neuilly. Toutefois, nous avons droit à des soins de santé à la hauteur des ressources que nous versons quotidiennement, en tant que pauvres contribuables, dans les caisses de l’Etat sénégalais.
Ah info de dernière minute, j’allais oublier de vous dire que le Fouta immerge sous les eaux pluviales. Ces précipitations qu’on attendait avec impatience viennent d’isoler la localité de Sinthiou Garba du reste du Sénégal. Le pont qui reliait ledit village au reste de la zone a rendu l’âme du fait de sa vétusté centenaire. Mais le génie sénégalais a trouvé un moyen temporaire pour permettre aux populations locales de se déplacer. En effet, une grue assure la rotation des hommes et femmes qui veulent traverser. Défense de rire ! C’est pourquoi, il faut d’urgence un PFE (Plan Fouta émergent) avant que l’inimaginable ne se produise.
M. le président, après le sommet du G7 qui se tient dans la ville où vous avez déposé vos valises et après votre pérégrination au pays du Soleil levant, je vous souhaite un bon retour au pays des problèmes difficilement résolubles avec le plein d’énergie pour attaquer victorieusement les dossiers chauds qui vous attendent à la rentrée.
En attendant, bonnes vacances, M. le président, loin du tumulte, des jérémiades de vos compatriotes.
M. le président, le ministre Abdou Karim Fofana a profité de l’émission « Jury du dimanche » de I-radio du 18 août dernier, pour répondre aux perturbateurs qui vous font grief d’avoir pris des vacances dans le sud-ouest de la France plus précisément à Biarritz.
M. le président, comme l’indique le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, vous avez bel et bien le droit de prendre des vacances très méritées comme tout le monde. « La fonction présidentielle est très prenante. Macky Sall a le droit de se reposer. C’est un être humain. Il a besoin de se ressourcer, d’avoir un peu d’espace de respiration. Cela se passe dans toutes les démocraties du monde. Il faut que le président se repose », a-t-il asséné à ces trublions qui ont le toupet de vous refuser un repos vraiment nécessaire et mérité à Marianne.
M. le président, vous êtes éreinté par une année électorale éprouvante où pour les besoins de la campagne, vous avez sans discontinuer, pendant presque trois semaines, fait le tour du Sénégal avec une forme étincelante. Puisque certaines distances, vous les effectuiez par un sprint boltien (on se rappelle votre entrée olympique époustouflante à Fatick), vous avez quand même droit à une détente sur la Côte des Basques ou sur la Grande plage de Biarritz. Et étant donné que madame la Première Dame investissait et s’investissait parallèlement sur le terrain électoral pour vous assurer une victoire sans tache au premier tour, elle, aussi, a droit à cette villégiature loin de nos plages souillées par les déchets, déjections autres saletés.
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que vous M. le président et la Première Dame avez choisi Biarritz, la ville aux multiples facettes, pour vous ré-oxygéner, réhydrater. La température estivale y oscille entre 12 et 26° C. Vous avez bien fait de ne pas rester dans ce pays qui bruit toujours de revendications enquiquinantes sur le pétrole et le gaz. En sus, avec cette atmosphère infectée par les écoulements infinis, nauséabonds des canaux vétustes d’évacuation des eaux et polluée par les tas d’immondices, l’air est devenu irrespirable avec un thermomètre qui explose dans les 45° C. Certains Sénégalais, estomaqués par les images sur Twitter du couple présidentiel très relax enveloppé par un groupe de tamaris, vous reprochent d’avoir préféré les plages du sud-ouest de la France à celle de la Petite Côte, de Cap-Skirring, des Iles du Saloum et des chutes de Dindéfelo.
Eh bien, ils ont tort ! La France d’abord, ensuite le Sénégal. C’est la règle depuis la nuit des temps. Ces râleurs n’ont-ils pas remarqué que, dans tous les domaines, nous préférons les étrangers en particulier les Français ? Qui gère nos autoroutes à péage ? Qui les a construites ? Qui gère la grande distribution ? Qui a construit le Ter et qui est chargé de l’exploitation et de la maintenance ? Qui a vendu les candélabres photovoltaïques qui bordent la route menant vers l’AIBD ? Où se soignent nos dirigeants ? Où préfèrent accoucher plusieurs Sénégalaises ? Qui garantit notre monnaie ? Qui détermine nos choix et modèles économiques ? Nos codes, notre Constitution, nos lois, notre administration, ne sont-ils pas de pâles copies de ceux de nos ancêtres les Gaulois ? Y a-t-il un seul bachelier qui ne rêve pas d’aller continuer ses études à l’étranger, notamment en France ? Alors qu’ils cessent de vous importuner et qu’ils vous laissent dormir du sommeil du juste. « La fonction présidentielle est très prenante », pour reprendre votre entreprenant ministre de l’Hygiène.
M. le président, sachez que Biarritz est réputée être un endroit de prédilection pour se livrer au doux farniente estival. Biarritz, lieu de villégiature prisé par les monarques depuis le XIXe siècle, est la station balnéaire de France qui symbolise à la fois prestige, élégance et douceur de vivre avec ses plages exotiques et son architecture éclectique. C’est un splendide écrin de choix propice au ressourcement. Et c’est pourquoi, M. le président, je trouve normal, contrairement à vos détracteurs, que vous préfériez cette région balnéaire du sud-ouest de la France à nos plages pour la plupart mal famées avec une insécurité grandissante et un environnement dégradé. Certainement que vous vous y prélasserez en vous délectant de la brise marine estivale. Là, M. le président, vous pourrez apprécier le Musée de la mer avec ses plus de 5000 espèces de poissons, son aquarium de 1500 mètres carrés renfermant raies et requins. Cet endroit fait face au Rocher de la Vierge construite sur initiative de Napoléon III au sommet duquel vous avez une vue panoramique féérique sur les côtes espagnoles.
L’autre particularité de cette station balnéaire de prestige de Biarritz que certainement vous ne manquerez pas d’aimer, c’est son phare historique avec ses 73 mètres de haut surplombant l’océan. Rien à voir avec notre piteux phare des Mamelles et notre inesthétique Monument de la Renaissance qui n’attirent même pas les Sénégalais, à fortiori les touristes étrangers.
M. le président, indubitablement, en fins gastronomes, vous et la Première dame, ne manquerez pas de faire un détour au restaurant Le Surfing, ce bel endroit de la Côte des Basques qui offre une magnifique vue plongeante sur les vagues de l’océan où l’on pourra vous servir un filet de bœuf sauce au poivre ou un délicieux tataki de thon mariné.
Je ne sais pas dans quel hôtel vous séjournez présentement, mais je vous aurais recommandé de prendre quartier au légendaire et emblématique Hôtel du Palais cinq étoiles qui domine la Grande Plage de Biarritz. Et en tant qu’amateur d’histoire, M. le président Sall, vous qui avez confié le projet de rédaction de « l’Histoire générale du Sénégal : des origines à nos jours » au professeur Iba Der Thiam, vous verrez que cet hôtel du Palais, a la particularité d’être l'ancienne résidence que l’Empereur Napoléon III avait construite pour sa douce moitié Eugenia de Montijo. Aujourd’hui, ce lieu mythique et historique est classé parmi les plus beaux hôtels du monde et bénéficie du label Palais de France.
Mais à défaut de l’Hôtel du Palais, il y a non loin, sur la même plage, un autre cinq étoiles, Le Miramar qui allie la splendeur de l'océan aux chics du Pays basque. Là, monsieur le président, il y a un espace pour les cures de thalassothérapie dernière génération dont bénéficient certains chefs d’Etat africains en séjour estival à l’Hexagone. A cela s’ajoute un spa ou centre d'hydrothérapie dédié aux soins esthétiques où l’on remet en forme les clients grâce à un modelage à l’huile de pin. Une cure thalassothérapie de cet établissement déstresserait n'importe quel chef d'Etat surmené physiquement ou mentalement. Il faut demander au président Paul Biya qui, en 2009, en trois semaines de thalasso en compagnie de sa femme et de sa délégation dans un hôtel cinq étoiles de La Baule (l’Hermitage), a payé 655 millions de francs CFA. Alors une bonne thalasso pourrait bien aider notre cher président fatigué après 12 mois de travail sans répit à se libérer de l'anxiété et du stress des sempiternels problèmes du pays et se remettre d’aplomb.
M. le président, avec tout cet environnement sain et bien oxygéné, il est sûr qu’avant que le sommet du G7 2019 dont vous êtes l’un des invités de marque du président Macron, vous retrouverez tout votre tonus pour participer avec entrain à cette grand-messe des géants du monde.
Je souhaite, enfin, que vos vacances soient les plus paisibles et soient l'occasion d'une prise de conscience encore plus forte de votre responsabilité à la tête de l'Etat, notamment en direction des populations éprouvées par la cherté de la vie, la spirale inflationniste des prix des denrées, du carburant, du ciment et bientôt de l’eau et de l’électricité. Je vous signale que les boulangers menacent d’observer trois jours de grève parce que, eux aussi, à l’instar d’autres catégories professionnelles, veulent augmenter le prix de la baguette du pain.
Les paysans aussi sont dans le désarroi total avec cette raréfaction inquiétante des pluies même s’il y a une petite embellie ces derniers jours. Le bétail est durement éprouvé avec ce retard pluviométrique. Pourtant, cette situation était annoncée par l’Agence nationale de l’aviation civile et de météorologie (ANACIM) qui prévoyait une installation tardive de la saison des pluies sur une bonne partie du territoire, particulièrement sur la moitié Ouest pour la période mai-juin-juillet (MJJ) 2019. Ce qui veut dire des dispositions particulières en termes de vivres et d’eau devaient être prises, dès la publication de ce bulletin de l’Anacim, pour parer à toute éventualité de déficit. M. le président, le fast-track, c’est d’abord la planification. Et en la matière, il semble qu’aucune disposition prévisionnelle n’a été prise pour vous préparer cette situation dramatique déjà annoncée par l’Anacim.
Mais votre ministre de l’Agriculture et de l'Equipement rural, béatement optimiste ou profondément ignorant la réalité du monde rural, se contente de seriner des discours lénifiants anesthésiants à ces paysans efflanqués et souffreteux en soutenant qu’il n’y a pas et n’y aura pas de soudure puisqu’il y a des réserves en vivres jusqu’aux prochaines récoltes. Peut-être que les ‘’bawnan’’ et autres prières des érudits sauveront le cheptel et les paysans d’une catastrophe alimentaire.
M. le président, n’oubliez surtout pas que votre nouveau ministre de l’Elevage n’est pas à la hauteur de la mission que vous lui aviez confiée car, avec ses mesures protectionnistes, il a empêché des milliers de Sénégalais de disposer d’un mouton pour la fête de l’Aïd. Toutefois, votre ministre de l’Hygiène publique, Karim Bulldozer, qui a bien compris votre slogan un « Sénégal propre », est en train de nettoyer les Ecuries d’Augias de toutes ses impuretés et de toutes les constructions anarchiques illégales qui défigurent nos villes. A ce rythme, Dakar risque de ravir bientôt la vedette à Kigali réputé pour sa propreté. Quant à votre ministre de l’Intérieur, grand promoteur de notre tourisme national, il passe avec sa famille paisiblement ses vacances dans la somptueuse réserve naturelle animalière de Fathala dans le Saloum, même si Cobra et El Capo ont osé le troubler.
M. le président, pour ne pas perturber votre repos du juste, je vous signale qu’un accident mortel s’est produit le samedi 17 août au matin à hauteur du village de Badiouré dans le Fogny. Le bilan macabre de 5 morts, 66 blessés a fait constater l’état de dénuement Bignona en matière de santé. Il urge de relever le plateau technique du Centre de santé de Bignona qui n’a pas pu faire face aux besoins des blessés de cet accident macabre. Votre ministre de la Santé, si prompt à venir à la rescousse d’un pharmacien en banale empoignade avec un commissaire, n’a même pas daigné faire le déplacement pour aller s’enquérir de l’état des blessés dudit accident. M. le président, nous, populations démunies, n’avons pas les moyens de venir à Marianne pour nous payer les soins médicaux onéreux à Val-de-Grâce, à Bégin de Saint-Mandé ou à l’hôpital américain de Neuilly. Toutefois, nous avons droit à des soins de santé à la hauteur des ressources que nous versons quotidiennement, en tant que pauvres contribuables, dans les caisses de l’Etat sénégalais.
Ah info de dernière minute, j’allais oublier de vous dire que le Fouta immerge sous les eaux pluviales. Ces précipitations qu’on attendait avec impatience viennent d’isoler la localité de Sinthiou Garba du reste du Sénégal. Le pont qui reliait ledit village au reste de la zone a rendu l’âme du fait de sa vétusté centenaire. Mais le génie sénégalais a trouvé un moyen temporaire pour permettre aux populations locales de se déplacer. En effet, une grue assure la rotation des hommes et femmes qui veulent traverser. Défense de rire ! C’est pourquoi, il faut d’urgence un PFE (Plan Fouta émergent) avant que l’inimaginable ne se produise.
M. le président, après le sommet du G7 qui se tient dans la ville où vous avez déposé vos valises et après votre pérégrination au pays du Soleil levant, je vous souhaite un bon retour au pays des problèmes difficilement résolubles avec le plein d’énergie pour attaquer victorieusement les dossiers chauds qui vous attendent à la rentrée.
En attendant, bonnes vacances, M. le président, loin du tumulte, des jérémiades de vos compatriotes.