Se prononçant sur le statu quo actuel dans le déroulement des concertations autour du processus électoral, le professeur Ibou Sané, enseignant de sociologie politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et Cheikh Anta Diop de Dakar a déploré cette situation causée en partie, selon lui, par la floraison des partis politiques. Non sans donner une esquisse de sortie de crise. Pour le professeur Ibou Sané, les problèmes notés dans la conduite des concertations autour du processus électoral bloquées depuis quelques jours sont liés en partie par la floraison des partis politiques au Sénégal. Interpellé par Sud quotidien hier, lundi 22 janvier, sur le nouveau blocage de ces discussions au sein du comité de concertation sur le processus électoral par des questions liées au système de parrainage des candidats pour la présidentielle, le bulletin unique et le montant de la caution pour la présidentielle à venir, le professeur de sociologie politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et Cheikh Anta Diop de Dakar, regrettant cette situation, a indiqué que «théoriquement, on ne devrait même pas parler de fichier, on devait avoir un consensus autour du fichier électoral». (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Poursuivant son propos, l’enseignant analyste politique a ainsi indexé la pléthore des formations politiques comme étant à l’origine de cette situation. «Nous avons beaucoup de partis politiques et les gens aiment souvent faire de la surenchère d’autant plus que nous sommes à un an des élections présidentielles. Chacun défend donc sa chapelle et essaie de tirer de son côté pour obtenir le maximum de gain escompté», a-t-il fait savoir. Dans la foulée, il ajoutera : «Le président Senghor avait proposé la limitation du nombre de partis politiques au Sénégal aux quatre courants de pensée, mais le président Abdou Diouf a ouvert la brèche alors que le président Abdoulaye Wade l’élargissait. Résultat, nous sommes aujourd’hui à plus de 280 partis politiques au Sénégal. Et si on ne prend pas garde d’ici 2019, bientôt, nous aurons 500 partis politiques. Pis encore, si on demandait à tous ces partis d’avoir un candidat, on aura 500 candidats à la présidentielle». Poursuivant son propos, l’enseignant de sociologie politique a déclaré au sujet du boycott de l’opposition dite significative, le rejet du parrainage ainsi que la hausse de la caution : «Le pré- sident veut un second mandat et les autres veulent le pousser dehors par tous les moyens et ils pensent que dans les négociations, il doit céder à 100%. Je pense qu’avec le fait de mettre l’accent sur le parrainage, on ne cherche pas à limiter mais à mettre les possibilités de mieux organiser les élections. En plus, au Sénégal, il y a trop de candidats farceurs et si on ramène la caution à dix millions voire vingt millions, ils feront tous pour trouver cette somme. Il faut donc mettre en place un plafond pour éviter des candidatures fantaisies parce que c’est l’argent du contribuable qu’on utilise pour organiser ces élections», a-t-il expliqué. (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Cependant, pour dépasser cette situation de blocage, le professeur Ibou Sané préconise une seule solution : « que toutes les parties fassent des efforts d’ouverture ». Pour cela, il juge bienvenue l’intervention des facilitateurs pour jouer à la médiation afin de rapprocher les différentes parties, y compris l’opposition dite significative. «Le parti au pouvoir doit faire des concessions tout comme l’opposition pour que tout le monde se retrouve. Si chacun tire la corde de son côté, il n’y aura pas de consensus. Ce sont les préalables qui vont tuer les négociations. Si on doit mettre l’accent sur les préalables : nomination d’une personnalité neutre au ministère chargé des élections etc., cela ne marchera pas. Les facilitateurs doivent intervenir pour rapprocher les deux parties et aider à trouver un consensus parce que le temps nous est compté. Aussi bien les partis de l’opposition dite significative qui ont boycotté le dialogue que ceux qui ont accepté de participer à ces concertations, y compris la société civile, devraient tous se mettre à la table de concertations parce que nous sommes en Afrique et c’est l’arbre à palabre».