Ba Samba Camara, ancien commissaire : «Un policier doit avoir le sens de l’écoute, de la courtoisie»

SOCIETE
Dimanche 18 Aout 2019

Les relations tendues entre policiers et civils font débat ces derniers jours. La dernière concerne l’accrochage entre l’ex commissaire de Police des Parcelles Assainies, Bara Sangharé et le Pharmacien, Cheikhouna Gaye suivi du meurtre d’un jeune «Jakartaman» (conducteur de moto) à Thiès dont le principal suspect est un policier.

Pour l’ancien commissaire de Police en retraite, Ba Samba Camara, ce débat n’a pas sa raison d’être. «La police est nationale. Elle appartient aux populations. C’est grâce à leurs impôts que nous exerçons notre métier.»

 Invité à l’émission, Lr du Temps, animée par Alassane Samba Diop, sur Iradio, M. Camara n’a pas manqué de rappeler à ses jeunes collègues les règles qui édictent leur métier. «Un policier doit avoir le sens de l’écoute, de la courtoisie. Ce n’est pas, parce que l’on est revêtu d’une uniforme qu’on doit se prendre pour un demi-dieu. Non !», a-t-il fait savoir. «De ce fait, estime l’ancien Commissaire de Police, Il faudrait une bonne collaboration entre la police et les populations pour avoir une sécurité efficace et apaisée».

L’ancien Commissaire de Police divisionnaire de classe exceptionnelle est, aussi, revenu sur les dures conditions de travail des forces de l’ordre qui, à ses yeux, sont aussi un facteur qui peut justifier les bavures policières. «Les conditions sont inhumaines. Et la motivation ne suit pas. Ce sont des gens qui ne peuvent pas extérioriser leur mal parce que leur statut le leur interdit », plaide M. Camara qui note que : «Le policier qui a des problèmes de dépense quotidienne ne va pas jouir de toutes ses facultés mentales».

Pour exemple, il cite le Groupement d’intervention mobile (Gmi) appelé, dans leur jargon, les bérets rouges. « Parfois, Ils interviennent le matin, quand les étudiants déconnent, après c’est au niveau du stade pour sécuriser un combat de lutte. Le soir, ce sont les chants religieux pour le même service. C’est un travail extrêmement difficile. Ce qui fait que ces gens sont souvent stressés», relève-t-il.