Le Président de la République Bassirou Diomaye Faye a été installé dans ses fonctions. Comment appréciez-vous son premier discours officiel en tant que Chef d'État?
Le discours d’investiture du Président Faye ainsi que son discours du 4 avril ont été rassurants dans leur contenu. Il a identifié les problèmes urgents et a proposé des solutions urgentes. Maintenant, il reste à joindre l’acte à la parole pour matérialiser ses promesses et engagements envers le peuple sénégalais et je pense qu’il est sur cette voie.
Et aujourd’hui, les priorités du nouveau gouvernement, c'est de s'attaquer aux urgences comme la baisse du coût de la vie, apaiser le climat social, se concerter avec les partenaires sociaux et les acteurs politiques. Mais aussi et surtout, rassurer les partenaires techniques et financiers (PTF), appuyer le secteur privé et trouver des solutions rapides, efficaces et durables au chômage des jeunes.
Le premier acte posé a été de nommer Ousmane Sonko Premier ministre. Quelle est votre lecture relative à ce choix ?
La nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre ne surprend pas puisqu'en réalité, c'est lui qui devrait être aujourd'hui le Président de la République. C'est le patron du parti Pastef et le mentor de l'actuel Chef de l’État. C’était évident qu’il allait diriger la Primature.
Quelle est votre avis sur la composition du nouveau gouvernement dévoilée, ce 5 avril?
A priori c’est un gouvernement de qualité qui est manifestement mis en place pour gérer les urgences. Dans chaque ministère, on y a nommé à la tête, un expert qui maîtrise le domaine de son département donc ce ne sont pas des nominations politiques. Maintenant on attend de voir d’ici la fin des 100 jours si les choses bougeront, surtout au niveau de la baisse du coût de la vie et de l’emploi des jeunes. On attend les résultats de ce fameux projet…
J’ai un seul regret, c’est la faible représentation des femmes dans le gouvernement. J’ai été très déçue car des femmes compétentes et expertes il y en a beaucoup dans ce pays et dans la diaspora.
Ancienne reporter au journal «Le quotidien» et ancienne présentatrice à la RTS, vous étiez membre de la cellule de communication de la coalition Benno Siggil Sénégal (BSS) en 2011 avant d’atterrir à l’Asepex. Qu’est-ce qui vous a motivé à quitter cette agence ?
A Benno Siggil Sénégal (BSS), on était plusieurs personnes dans un pool communication et chacun avait son rôle. Le mien était de gérer les relations avec les médias et j’en profite pour remercier Messieurs Moustapha Niasse et Abdoulaye Bathily qui m’avaient fait confiance à l’époque alors que j’étais très jeune. Ce fut l’une des meilleures expériences de ma vie.
Concernant l'Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX), j’ai été la cheffe du service communication pendant six ans et un jour, l’ancien ministre du Tourisme et des Transports aériens à l’époque avait sollicité mes services pour occuper le poste de chef service relations publiques dudit ministère et vu que la mobilité professionnelle n’est pas une mauvaise chose, j’avais accepté sa proposition.
Le 2 avril dernier, Macky Sall a bouclé ses 12 ans à la tête du Sénégal. Quelle appréciation faites-vous sur ce régime sortant?
A propos de ce régime, beaucoup de réalisations ont été faites durant les 12 ans du magistère du Président Macky Sall. Mais, aucune œuvre humaine n'étant parfaite, il y a eu des manquements et des erreurs commises de part et d’autre.
Personnellement, j’ai été marquée par l’administration publique du Sénégal pour y avoir travaillé pendant neuf ans. Elle doit absolument être purgée. Il y a énormément d’injustices dans les ministères et autres structures de l’État, j’en suis une grande victime et il y en a beaucoup comme moi qui vivent la même chose ou même pire. Je m’en arrêterai là.
J’espère que les nouvelles autorités prendront le temps nécessaire pour tout corriger et améliorer les conditions de travail des agents de l’État, surtout ceux qui sont dans les sphères ministérielles de Diamniadio.
Certains pensent que vous avez toujours fait de la politique et ce, jusqu’à présent?
Avant je faisais de la politique. Dans le passé, j’ai eu à militer au Parti socialiste (PS), particulièrement à Convergence socialiste et un peu à l’Alliance des forces de progrès (AFP). Mais aujourd’hui, je ne suis dans aucun parti politique. Je suis juste une observatrice (rires).
On vous a vu aussi durant cette Présidentielle avec le Parti pour l’Unité et le Rassemblement (PUR). Qu’en est-il réellement.
Il était effectivement prévu que je rejoigne l’équipe de communication du candidat du PUR vu que je suis spécialiste en communication. Finalement, tout ne s’est pas déroulé comme prévu.
En outre, j’ai eu à travailler avec plusieurs décideurs et organismes.
Que devient Astou Winnie Bèye ?
Astou Winnie Beye est devenue une jeune femme mature et forgée par la vie. Je poursuis mon bout de chemin, cette fois-ci avec un organisme gouvernemental d’un pays étranger qui a ouvert des bureaux à Dakar. Et je suis aussi devenue l’heureuse maman d’une petite princesse qui aura
bientôt un an in shaa Allah.
Aujourd’hui, vous êtes mariée. Comment se passe votre nouvelle vie de maman aussi?
Je suis une maman heureuse, épanouie et très dévouée. Avoir un enfant est un cadeau du Ciel inestimable et je suis reconnaissante envers mon Seigneur. J’avais arrêté toutes mes activités professionnelles pour rester avec ma fille, m’occuper d’elle et l’allaiter exclusivement au sein pendant ses six premiers mois de vie car j’y tenais énormément et je ne l’ai pas regretté. Je continue de lui consacrer mon temps et mon énergie comme toutes bonnes mamans.
Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous dans ce monde?
La méchanceté, car elle est à la base de toutes les souffrances et toutes les destructions.