Antoine Diome et Serigne Bassirou Guèye, ces obstacles à la libération de Khalifa Sall

JUSTICE
Jeudi 7 Décembre 2017

 
Les avocats de Khalifa Sall  ont déposé, le chèque de 1.8 milliard FCFA  sous forme caution à la somme pour laquelle le maire de Dakar et ses co-inculpés sont poursuivis. C’est au juge Samba Sall de recueillir l’avis du procureur avant de décider si oui ou non Khalifa Sall va être libéré.  En attendant, les principaux obstacles à la libération de Khalifa sont l’agent judiciaire de l’Etat, Antoine Diome et le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye.

Khalifa Sall et ses co-inculpés qui ont attendu la veille de leur renvoi devant la barre du tribunal correctionnel pour cautionner le montant pour lequel ils sont poursuivis ont remis le chèque de 1, 8 milliards au greffier de la juridiction qui les poursuit. Reste maintenant au doyen des juges en charge de son dossier de dire si oui ou non, le maire de Dakar et Cie vont être élargis provisoirement de la prison. En tout cas, les deux obstacles à la libération de Khalifa sont l’agent judiciaire de l’Etat, Antoine Diome et le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye

Pour rappel, le 7 mars dernier, le maire de Dakar est arrêté et envoyé en prison. Outre l’édile de Dakar, la procédure est dirigée contre Yaya Bodian, le chef du bureau du budget, Amadou Moctar Diop en tant que coordonnateur de l’inspection générale des services municipaux, Mbaye Touré, le Daf et son assistante, Fatou Touré ainsi que Yatma Diao, ci-devant chef de la division financière et comptable, tous sont été placés sous mandat de dépôt par le juge qui a, en même temps, placé sous contrôle judiciaire, les receveurs percepteurs, Ibrahima Touré et Mamadou Omar Bocoum. C’est à la suite d’une mission de l’inspection générale d’Etat qu’un trou de 1,8 milliard a été décelé dans les fonds de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. 

Le rapport  remis au Chef de l’Etat  sera transmis  à la justice dans un contexte de détérioration des relations entre le maire de Dakar et le Président Sall. En tout cas prié de fournir les pièces justificatives de l’utilisation des sommes en questions, Khalifa a nié les avoir détournés. Mieux, il s’est prévalu d’us et coutumes  pour expliquer avoir trouvé la pratique à la mairie de Dakar où ses prédécesseurs, Pape Diop et  Mamadou Diop se sont servir de la caisse. 

De toutes les façons, les faits étant prescrits pour ces ex-édiles de Dakar qui ne peuvent être poursuivis pour ces fonds que par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, Khalifa Sall et ses proches collaborateurs sont les seuls à devoir payer. Maintenant qu’une caution est rassemblée à l’initiative du Forum social Sénégal de Mamadou Miniane Diouf et déposée devant qui de droit, Khalifa peut espérer rentrer  chez lui le plus rapidement possible.

Mais pour sa liberté provisoire pour laquelle ses avocats ont déposé une requête en ce sens, deux possibilités s’offrent au juge, Samba Sall. Soit il rejette la demande de remise en liberté, soit il l’accepte. Dans tous les cas de figure, il saisit le procureur avant de prendre sa décision. La décision du parquet ne lie pas le juge qui peut, en cas d’avis contraire à la libération provisoire du parquet, la lui accorder. 

Seulement si le juge et le procureur n’ont pas la même position sur la requête, (le juge favorable à la libération et le parquet non), ce dernier peut s’opposer à la décision du juge en faisant appel devant la chambre d’accusation, de la Cour d’appel qui les départagera.

Avec la Tribune via Dakarmatin