Le ministère public a requis, jeudi, une peine d’un an dont un mois d’emprisonnement ferme à l’encontre de quatre sages-femmes jugées à Louga (nord) pour non-assistance à personne en danger après le décès en couches, le 1er avril dernier, d’Astou Sokhna au centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye.
Le procureur de la République a par contre demandé la relaxe au profit des deux autres sages-femmes mises en cause dans cette affaire. Elles ont comparu libres contrairement à leurs quatre collègues placées sous mandat de dépôt depuis le 19 avril.
L’audience a été suspendue pour une dizaine de minutes par le juge du tribunal des flagrants délits de Louga après le réquisitoire du ministère public.
Le procès des six sages-femmes inculpées pour non-assistance à personne en danger après la mort d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye a repris jeudi. Il avait fait l’objet d’un report après son ouverture le 27 avril.
Le procès avait été renvoyé à ce jeudi à la suite d’une requête introduite par la partie civile, qui disait qu’elle n’avait pas eu accès au dossier.
Avant de renvoyer le procès le tribunal avait rejeté la demande de liberté provisoire introduite par les avocats de la défense.
Cette affaire judiciaire est partie du décès en couches d’Astou Sokhna, le 1er avril, à la maternité de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga.
Sa famille estime qu’une négligence du personnel de l’établissement est à l’origine de sa mort. Arrivée à l’hôpital, Astou Sokhna avait attendu en vain, pendant plusieurs heures, pour subir une césarienne.
Son époux a déposé une plainte auprès du procureur de la République de Louga pour non-assistance à personne en danger.
L’enquête policière sur la mort de son épouse a débouché sur l’inculpation de six sages-femmes et la détention préventive de quatre d’entre elles.
Les circonstances du décès de cette femme d’une trentaine d’années ont suscité une vive indignation au Sénégal.
Le ministère de la Santé a déployé une mission d’enquête administrative, qui a débouché sur des mesures conservatoires prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye.
Le 13 avril, le directeur de cet établissement public de santé, Amadou Guèye Diouf, a été limogé et remplacé par Abdallah Guèye, un administrateur hospitalier.
Plusieurs syndicats de travailleurs de la santé ont tenu un sit-in pour dénoncer les mesures conservatoires prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital.
Dans plusieurs régions du pays, les travailleurs ont décrété une grève générale de vingt-quatre heures en guise de protestation contre l’inculpation des sages-femmes.