Acte 3 de la Culture : le cas du cinéma sénégalais

TRIBUNE LIBRE
Mercredi 15 Mars 2017

 

Au Sénégal la culture a vécu ses deux actes et une entracte et attend avec impatience de vivre son acte 3, celui qui devra créer l’apothéose et mener la culture sénégalaise au firmament.
Pour le moment nous parlons de l’acte 3 mais nous n’avons rien à décentraliser. Avant de décentraliser il faut des acquis , le centre névralgique de l’acquis est l’homo sénégalais actuellement cet homme est un zombie doublé d’un vampire depuis belle lurette , sans repères , sans perspectives , sans imaginaires , construisons d’abord l’être qui devra mener et achever l’acte 3 avant toutes démarches .

Hier j’étais au rassemblement pour manifester contre la main mise du marie de Dakar Plateau , qui refuse depuis plusieurs années de libérer l’ex Service d’hygiène , qui nous a été octroyé pour la création de notre centre technique de cinéma.

Sur place le nom Service d’hygiène m’a rappeler l’urgence mentale qui gangrène notre société , oui nous avons des dirigeants incultes , sans références , littéraires , cinématographique , visuels … nous avons en face de nous des psycho-maniaquo- dépressif obnubilés par la recherche de l’argent facile ((patente, taxes, souks…)
Mais jeter la pierre seulement aux autorités serai de la facilité, nous même le monde culturel sommes gangrénés par des Bokassa, des Mobutu, des Compaoré et j’en passe, et ils deviennent Mobutu de plus en plus jeune ! OGM ! WTF!
Je ne comprends pas que la délégation qui était au Fespaco soit composé de 50 personnes qui la plupart ont fait le pied de grue devant la porte de Mr Diaz pendant des mois et que nous devons nous mobiliser pour l’avenir de notre cinéma il n’ y pas plus de 20 personnes.
Il y a problème, oui sérieux problème ! 
Car « La trahison est une question de dates » André Thérive romancier.

Nous les professionnels du cinéma devons avoir des convictions fortes et nous engager car personne ne le fera à notre place.
C’est bien d’avoir ses prix, de jubiler, mais moi le prix que j’ai eu à Hollywood, je l’ai enfoui quelque par dans une armoire car il me rappelle le long combat qui nous reste à mener.
Nous sommes tous coupables, la Direction de la cinématographie car cette sorte de messe post électoral n’avait pas lieu d’être, il fallait organiser une grande manif de retour du Fespaco devant les locaux du service d’hygiène avec les Alain et l’ensemble des acteurs.
D’ailleurs je propose qu’un écran géant soit mis devant la porte et que nos films passent en boucle toute la journée devant ce portail , c’est un acte de résistance en attendant de trouver une solution définitive à ce contentieux .
L’acte 1 et 2 du cinéma Sénégalais a été réalisé par les Paulin Soumanou Vieyra , Sembene , Johnson Traoré , Djibril Diop Mambety, Ben Diogaye , Safi Faye, Moussa Sene Absa, Moussa Touré , Moussa Bathily …. La liste est longue

L’entracte du cinéma c’est à dire la période de vide réalisé par la nouvelle vague : Khady Sylla, Alain, Massaer Dieng, Fabacary, Angel, Aicha … la liste est longue 
L’acte 3 doit démarrer avec l’ensemble de la corporation ceux qui ont survécu à l’acte 1 et 2, les rescapés de l’entracte et ceux qui viennent d’arriver au moment de l’acte 3.
Nous avons maintenant un fonds, c’est bien mais il reste un long chemin : 
la revalorisation de ce fonds, 
la réouverture des salles, 
la construction du centre technique, 
la formation des professionnels…

Je vous quitte avec cette citation de Césaire 
« L’homme de culture doit être un inventeur d’âmes »

Mariama Sylla Faye