S'il est une vérité que la célébration de ce rituel remonte loin dans l'histoire, elle n'en demeure pas moins qu'elle a fini par de multiples détours à se greffer à la sacralité de l'Islam. Achoura, dérivé de "achara", qui correspond au dixième jour de Muharram, revêt plusieurs significations pour les Musulmans, quoique célébrée différemment selon les courants religieux et les régions.
L'histoire retiendra néanmoins que dans le sillage des combats ayant suivi l'assassinat des troisième et quatrième califes de l'Islam, Othmane Ibn Affane et Ali Ibn Abi Talib, le fils de ce dernier, l'Imam Hussein avait monté une petite armée pour livrer bataille à Yazid Ibn Mouaouiya.
Poursuivi par l'armée Omeyyade, le petit-fils du Prophète Sidna Mohammed, fut intercepté à Kerbala (étymologiquement, karb (affliction) et bala (maleur) où il a été assiégé et privé d'accès à l'eau, six jours durant. Il fut ensuite traqué avec ses compagnons avant d'être passé par les armes. Le corps de Hussein et de ses compagnons furent par la suite mutilés et profanés : c'est le martyr de l'Imam que les chiites pleurent tous les 10 Muharram dans le chagrin et la douleur.
Si pour les Chiites, le rite de Achoura est synonyme de deuil, de flagellations et de mutilations qui perpétuent la mémoire de l'Imam martyr, il marque, pour les sunnites, le début d'une célébration aux connotations festives où la dimension ludique revêt moult manifestations riches en couleurs. Mais, au-delà de sa portée spirituelle et de ses ramifications rituelles, Achoura est aussi une fête religieuse marquée par les prières, le jeûne, la visite des cimetières et la distribution de la zakat.
Au Maroc, Achoura rime depuis des siècles avec spiritualité et fête de l'enfance et de la famille. Perçue comme un jour de partage et de charité, cette célébration évoque l'obligation de faire l'aumône, de s'acquitter de la zakat et d'échanger les visites.
Traditionnellement, les familles se réunissent autour d'un couscous préparé avec la viande séchée de l'Aïd El Kébir aux raisins secs. Ils achèvent ce festin par un dessert composé de beignets sucrés, le tout dans une ambiance de fête où la spiritualité du rituel est souvent agrémentée par le parfum de l'encens.
En ce jour, les rues des grandes villes sont achalandées en fruits de tous genres (amendes, noix, cacahouètes, dragées, raisin sec) et autres friandises. La tradition voulant qu’Achoura soit la fête des enfants par excellence, les galeries marchandes sont sur le pied de guerre. Revêtues, pour la circonstance, de leurs plus beaux atours, elles drainent des foules de visiteurs, en majorité des enfants habillés de neuf et accompagnés de leurs parents, qui ne lésinent pas sur les moyens pour leur offrir trompettes, tambours, pétards et autres gadgets.
Et puisque les temps changent et les hommes et les habitudes avec, ce sont les pistolets, les poupées, les peluches et les jeux vidéo qui font désormais florès au grand bonheur des enfants. Le lendemain d’Achoura, ils auront à cœur joie de s'asperger à coups de leurs pistolets à eau, une pratique communément appelée "Zem-Zem" en référence au puits du même nom à La Mecque.
A travers rues et ruelles, le spectacle est pratiquement le même : les enfants trottent partout à la recherche d'une personne à asperger ou d'un point d'eau pour s'approvisionner. A la faveur de la nuit tombante, la fête continue avec la pratique de la Chaila, qui égaye la soirée avec des feux de camp dressés en plein air, des chants et des danses carnavalesques et des pétards et autres feux d'artifices.
Tard dans la nuit, les festivaliers de Achoura se seraient exténués après deux jours d'agitation enfiévrée, alors que de l'autre côté, leurs frères dans le rituel se seraient épuisés par tant de pleurs et de lamentations qui perpétuent la mémoire de l'Imam Martyr. Car de toute évidence, Achoura et bel et bien une fête où le rituel et le mondain font bon ménage.
L'histoire retiendra néanmoins que dans le sillage des combats ayant suivi l'assassinat des troisième et quatrième califes de l'Islam, Othmane Ibn Affane et Ali Ibn Abi Talib, le fils de ce dernier, l'Imam Hussein avait monté une petite armée pour livrer bataille à Yazid Ibn Mouaouiya.
Poursuivi par l'armée Omeyyade, le petit-fils du Prophète Sidna Mohammed, fut intercepté à Kerbala (étymologiquement, karb (affliction) et bala (maleur) où il a été assiégé et privé d'accès à l'eau, six jours durant. Il fut ensuite traqué avec ses compagnons avant d'être passé par les armes. Le corps de Hussein et de ses compagnons furent par la suite mutilés et profanés : c'est le martyr de l'Imam que les chiites pleurent tous les 10 Muharram dans le chagrin et la douleur.
Si pour les Chiites, le rite de Achoura est synonyme de deuil, de flagellations et de mutilations qui perpétuent la mémoire de l'Imam martyr, il marque, pour les sunnites, le début d'une célébration aux connotations festives où la dimension ludique revêt moult manifestations riches en couleurs. Mais, au-delà de sa portée spirituelle et de ses ramifications rituelles, Achoura est aussi une fête religieuse marquée par les prières, le jeûne, la visite des cimetières et la distribution de la zakat.
Au Maroc, Achoura rime depuis des siècles avec spiritualité et fête de l'enfance et de la famille. Perçue comme un jour de partage et de charité, cette célébration évoque l'obligation de faire l'aumône, de s'acquitter de la zakat et d'échanger les visites.
Traditionnellement, les familles se réunissent autour d'un couscous préparé avec la viande séchée de l'Aïd El Kébir aux raisins secs. Ils achèvent ce festin par un dessert composé de beignets sucrés, le tout dans une ambiance de fête où la spiritualité du rituel est souvent agrémentée par le parfum de l'encens.
En ce jour, les rues des grandes villes sont achalandées en fruits de tous genres (amendes, noix, cacahouètes, dragées, raisin sec) et autres friandises. La tradition voulant qu’Achoura soit la fête des enfants par excellence, les galeries marchandes sont sur le pied de guerre. Revêtues, pour la circonstance, de leurs plus beaux atours, elles drainent des foules de visiteurs, en majorité des enfants habillés de neuf et accompagnés de leurs parents, qui ne lésinent pas sur les moyens pour leur offrir trompettes, tambours, pétards et autres gadgets.
Et puisque les temps changent et les hommes et les habitudes avec, ce sont les pistolets, les poupées, les peluches et les jeux vidéo qui font désormais florès au grand bonheur des enfants. Le lendemain d’Achoura, ils auront à cœur joie de s'asperger à coups de leurs pistolets à eau, une pratique communément appelée "Zem-Zem" en référence au puits du même nom à La Mecque.
A travers rues et ruelles, le spectacle est pratiquement le même : les enfants trottent partout à la recherche d'une personne à asperger ou d'un point d'eau pour s'approvisionner. A la faveur de la nuit tombante, la fête continue avec la pratique de la Chaila, qui égaye la soirée avec des feux de camp dressés en plein air, des chants et des danses carnavalesques et des pétards et autres feux d'artifices.
Tard dans la nuit, les festivaliers de Achoura se seraient exténués après deux jours d'agitation enfiévrée, alors que de l'autre côté, leurs frères dans le rituel se seraient épuisés par tant de pleurs et de lamentations qui perpétuent la mémoire de l'Imam Martyr. Car de toute évidence, Achoura et bel et bien une fête où le rituel et le mondain font bon ménage.