Rien ne va plus dans la régie des chemins de fer au Sénégal. Face à une situation plus que calamiteuse, notamment d’absence de moyens, d’arriérés de salaire, de manque d’eau et de carburant etc., les cheminots ont décidé d’entrer en rébellion en déclenchant une grève de 48 heures à partir de minuit hier, mercredi 18 octobre.
«On n’arrête tout !», tempête au bout du fil, un Cheminot qui peine à décrire le désarroi que traversent les travailleurs de la régie des chemins de fer du Sénégal.
Depuis hier (minuit), le Petit train bleu est à l’arrêt. La Grande Côte Opération (GCO) aussi ! Ainsi, en ont décidé les Cheminots pour manifester leur courroux, à la suite d’une Assemblée générale tenue avant-hier, mardi à Thiès, en présence des représentants de l’Unsas, de la CNTS/FC et de la CNTS.
«Nous manifestons notre mécontentement parce que nous n’avons pas reçu nos salaires. Pis, nous constatons aussi que depuis l’annonce de la construction du TER par Alstom, les autorités sénégalaises semblent négliger ou veulent tuer notre régie de chemins de fer», déclare un cheminot ayant pris part à la réunion, avant de regretter Abbas Jaber du groupe Advens. «Avec Transrail, nous n’avons jamais eu d’arriérés de salaire. Le Sénégal comptait 14 locomotives plus les six du Mali. Quand Macky Sall est arrivé, il nous a dit qu’il ne voulait plus entendre parler de Transrail et qu’il allait mettre en place, Dakar-Bamako Ferroviaire. Résultats : on se retrouve désormais avec deux locomotives seulement. Nous n’avons plus de pièces de rechange».
Rappelons que la nouvelle société est dirigée par Joseph Gabriel Sambou. Il avait alors demandé aux syndicats de s’unir pour le redressement de l’entreprise. Hélas, les cheminots membres du Syndicat unique des travailleurs de Transrail (Sutrail) qui pensaient voir le bout du tunnel, après la résiliation du contrat de concession ferroviaire en décembre 2015, semblent déchantés. «Nous n’avons pas de salaire. Vous ne pouvez imaginer ce qui nous arrive avec cette rentrée des classes et les différentes autres charges familiales. Pis, nos familles sont rejetées dans les hôpitaux, faute de prise en charge», martèle un autre Cheminot.
Comme si cela ne suffisait pas, notre interlocuteur confie que la régie des chemins de fer n’a même plus d’eau, encore moins de gaz. Et qu’au niveau de la station de Bel Air, ils n’ont plus d’électricité.
Sud Quotidien
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