Alors que le Mali et le Burkina vivent avec la routine du terrorisme, que le nord du Togo tangue face aux assauts du djhadisme, que des images d’horreur de l’est de la République Démocratique du Congo filtrent, et qu’au Sénégal de nombreuses voix s’inquiètent du basculement du pays dans un cycle de violences, notre chef de l’État, et non moins Président en exercice de l’Union africaine, entre deux rencontres avec Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, pose avec Kalifoun. Je confesse, d’abord, mon ignorance : je ne connaissais pas Kalifoun, mais la polémique gonflante, j’ai appris à en savoir plus sur cet influenceur, profession fourre-tout mais ô combien rentable. Pour ma part, j’en reste à la boutade de Michel Denisot : “Les influenceurs n’influencent que les influençables”.
Toutefois, Kalifoun n’est pas le problème dans cette histoire, mais bien le Président Macky Sall, ses paradoxes et ses contradictions ? Comme les jeunes sur les réseaux sociaux, j’ai envie de demander : Macky Sall, ki es tii ?
L’homme qui martelait vouloir “bannir le trafic d’influence” (discours prononcé le 3 avril 2012), ou celui qui a jugé bon de recevoir en audience, avant les locales, Djibril Ngom, l’ex mandataire de la coalition Yewwi Askan Wi du département de Matam, accusé quand même de s’être volatilisé avec les listes de ladite coalition avant de rejoindre la mouvance présidentielle ?
Macky Sall est-il l’homme qui promettait de “remettre de l’éthique dans la politique et revenir aux valeurs” en parlant de la transhumance (entretien accordé à Marwan Ben Yahmed de Jeune Afrique le 3 juillet 2012) ou le chef de parti qui s’écria, “quel est le Président qui ne voudrait pas prendre le candidat arrivé deuxième après lui ? (...) Plus de 85% de l’électorat se trouve désormais dans le camp de la majorité”, après avoir pêché le “gros poisson” Idrissa Seck ?
Enfin, qui est le vrai macky Sall, entre celui qui déclarait à l’endroit de la jeunesse, « Ne perdez pas votre temps sur les réseaux sociaux à la merci de personnes qui se disent influenceurs. Saisissez l’essentiel sur internet, cultivez le savoir et ne vous laissez pas manipuler » (2 avril 2022, cérémonie de lancement de la semaine nationale de la jeunesse), et l’homme qui a accordé audience et posé gaiement avec un influenceur qui l’a abreuvé d’insultes, dans un passé guère lointain ?
Pour répondre à ces interrogations, disons juste que Macky Sall est un de ces hommes politiques adeptes du double langage, qui nous disent en substance “faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais”. Il est fascinant d'observer que le Président ne veut pas avoir d’opposant, comme si le moindre contradicteur était une menace à son hégémonie. D’où sa manie à piocher dans les rangs de l’opposition, et à tomber dans le jeu des adeptes du trafic d’influence.
Pour les attirer, “tous les moyens sont bons, quand ils sont efficaces" (Jean Paul Sartre, Les Mains Sales). Et au diable la morale, l’éthique et surtout la “gouvernance vertueuse”, qu’il avait érigée en boussole politique.
Toutefois, Kalifoun n’est pas le problème dans cette histoire, mais bien le Président Macky Sall, ses paradoxes et ses contradictions ? Comme les jeunes sur les réseaux sociaux, j’ai envie de demander : Macky Sall, ki es tii ?
L’homme qui martelait vouloir “bannir le trafic d’influence” (discours prononcé le 3 avril 2012), ou celui qui a jugé bon de recevoir en audience, avant les locales, Djibril Ngom, l’ex mandataire de la coalition Yewwi Askan Wi du département de Matam, accusé quand même de s’être volatilisé avec les listes de ladite coalition avant de rejoindre la mouvance présidentielle ?
Macky Sall est-il l’homme qui promettait de “remettre de l’éthique dans la politique et revenir aux valeurs” en parlant de la transhumance (entretien accordé à Marwan Ben Yahmed de Jeune Afrique le 3 juillet 2012) ou le chef de parti qui s’écria, “quel est le Président qui ne voudrait pas prendre le candidat arrivé deuxième après lui ? (...) Plus de 85% de l’électorat se trouve désormais dans le camp de la majorité”, après avoir pêché le “gros poisson” Idrissa Seck ?
Enfin, qui est le vrai macky Sall, entre celui qui déclarait à l’endroit de la jeunesse, « Ne perdez pas votre temps sur les réseaux sociaux à la merci de personnes qui se disent influenceurs. Saisissez l’essentiel sur internet, cultivez le savoir et ne vous laissez pas manipuler » (2 avril 2022, cérémonie de lancement de la semaine nationale de la jeunesse), et l’homme qui a accordé audience et posé gaiement avec un influenceur qui l’a abreuvé d’insultes, dans un passé guère lointain ?
Pour répondre à ces interrogations, disons juste que Macky Sall est un de ces hommes politiques adeptes du double langage, qui nous disent en substance “faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais”. Il est fascinant d'observer que le Président ne veut pas avoir d’opposant, comme si le moindre contradicteur était une menace à son hégémonie. D’où sa manie à piocher dans les rangs de l’opposition, et à tomber dans le jeu des adeptes du trafic d’influence.
Pour les attirer, “tous les moyens sont bons, quand ils sont efficaces" (Jean Paul Sartre, Les Mains Sales). Et au diable la morale, l’éthique et surtout la “gouvernance vertueuse”, qu’il avait érigée en boussole politique.